Laurent Joffrin, de Libération, publie sur internet une lettre politique souvent judicieuse à laquelle je suis abonné. Quand j' ai lu, hier lundi 12 février, je me suis demandé si ça n'éclairait pas, en partie, la situation olivetaine en matière de logement social.

Et vous, lecteurs d'Olivet Mag... Qu'en pensez-vous?

Tout est-il dit dans le numéro de février 2018 de OH le magazine d'Olivet comportant un dossier sur le logement intitulé Un juste équilibre?

Rien à voir avec Olivet, n'est-ce-pas?

Cette vue de tours et de barres illustre ce qui a peu être longtemps l'image sinistre du logement social... Image? Et même cliché... cliché dépassé... Car on sait bien, à Olivet comme ailleurs, que le logement social ça peut-être tout autre chose: des pavillons attrayants, des immeubles dont les architectes peuvent être fiers, des locaux industriels ou administratifs réhabilités et réaménagés pour l'habitat!

Mais même si le cliché commence à se lézarder... il reste encore quelque part bien de la méfiance dès qu'on parle de logement social. Méfiance non pas tant vis-à-vis des formes que peut prendre, architecturalement, l'habitat social que rejet d'une partie des gens que, dans ce pays, il faut pourtant loger. Et loger dignement! Cette méfiance se traduit actuellement par un dénigrement de la loi SRU et de ses contraintes. C'est ce que Laurent Joffrin, à sa manière, envisage dans l'article ci-dessous.

Cachez ces pauvres...

Pas de ça chez nous ! Une bonne partie de la droite ne supporte pas la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain), qui a l’insupportable prétention de mieux répartir dans le tissu urbain les populations les plus pauvres. Quoi ? Versailles ou La Celle-Saint-Cloud devraient donc accueillir un quart de logements sociaux où habiterait une armée de fauchés, dont une bonne partie de Français pas tout à fait «de souche» ? Mon cher, vous n’y pensez pas ! Nous ne sommes pas à La Courneuve…

La gauche avait tenu bon et prévu des sanctions pour les communes récalcitrantes. Las ! Voici que La République en marche s’apprête à corriger la loi pour accroître les moyens légaux d’échapper à la logique SRU, décrite par ses procureurs comme une sinistre entreprise égalitaire ourdie par la coalition des bien-pensants. Si ces concessions se confirment, les riches conserveront bien plus qu’avant la latitude de rester entre eux, loin des ghettos urbains qui sont l’affaire des élus peigne-cul de Roubaix-Tourcoing ou du «9-3».

Politiquement, l’attitude des maires de droite est logique. Pourquoi faire venir, au sein d’un corps électoral bien mis et propre sur lui, des aliens capables de voter pour n’importe qui ? Une certaine gauche municipale, il faut être honnête, avait tenu le même raisonnement : plus de HLM, c’est plus d’électeurs de gauche. Vive le logement social ! Jusqu’à ce qu’ils passent au Front national…

Si les pauvres restent entre eux, se dit encore la droite, il sera toujours temps de fustiger la constitution de «ghettos urbains», de «zones de non-droit», de «territoires perdus de la République» qu’on aura aidé à constituer, tous thèmes horrifiques qui permettent de muscler les éditoriaux d’Eric Zemmour ou d’Ivan Rioufol, et de s’assurer que les électeurs conservateurs continueront de bien voter.

Au vrai, il n’est pas besoin d’être docteur en sociologie pour savoir que la concentration des plus défavorisés dans les mêmes cités est l’un des principaux facteurs de la délinquance et du communautarisme. Mieux répartis, les travailleurs modestes, d’ici ou d’ailleurs, s’intègrent mieux à la vie sociale. Cette évidence ne semble pas évidente aux députés d’En marche. Entre les arguments de la droite et ceux de la gauche, leur cœur balance de moins en moins. «En même temps», selon leur mantra qui prend une signification nouvelle, c’est affaire de tactique : la seule opposition dangereuse à ce jour est celle de la droite. En faisant sa politique, on la prive d’arguments.

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