Migration

Migrants ? Réfugiés ?

Le nom qu’on donne à tous ces gens a-t-il tant d’importance ?

A Olivet, une quinzaine de personnes a été récemment installée, en provenance de la « jungle » de Calais dans le cadre d’une opération gouvernementale ponctuelle. Des places encore disponibles à l’AFPA (dans le Val) ou récupérées à l’ex gendarmerie de la rue Marcel Belot, dans le Bourg ont été utilisées à cette fin. C’est là un dispositif transitoire dans l’attente du traitement des situations individuelles. L’accueil d’une famille syrienne a été solennellement annoncé par le maire dans une réponse à une question posée par des élus minoritaires au conseil municipal de fin septembre. On peut supposer qu’on saura bientôt où on en est sur ce dossier…

Une famille pour une commune de 20 000 habitants, une quinzaine de célibataires dans des locaux provisoires… C’est déjà ça, bien sûr… Mais comme ces chiffres paraissent faibles quand on songe aux décomptes, aux estimations et à ces images de flux de population que l’on découvre, avec un mélange de sidération, d’appréhension et de compassion, à longueur de reportages ! Comme cette solidarité paraît chichement mesurée quand on entend la litanie de l’annonce de naufrages en Méditerranée !

Avec l’annonce de 25 000 migrants accueillis sur une année, la France laisse certains pays de l’UE (l’Allemagne, l’Italie et la Grèce…) faire face à des situations dont la gravité et l’urgence pourraient bientôt s’avérer ingérables et d’autres pays chercher tous les arguments et tous les moyens pour se dérober à la solidarité. On ne voit guère dans tout cela en quoi peut bien consister une politique européenne de l’immigration et des interventions d’urgence…

Tout cela dépasse les compétences de la municipalité d’Olivet… mais ce n’est pas une raison pour en faire, localement, le moins possible, bien au contraire.

Souvenons-nous…

Avaient-ils vraiment le choix de migrer ou non les paysans quittant un humble pays pour s'en aller gagner leur vie loin du pays où ils sont nés ? Avaient-ils vraiment le choix ceux qui quittaient leur Silésie, Sicile ou Suède natales pour émigrer vers l’Amérique en passant par les guichets d’Ellis Island ? Avaient-ils vraiment le choix tous ces Polonais, Italiens et Portugais venus chercher en France l’espoir d’une vie meilleure ? Avaient-ils vraiment le choix (entre la valise et le cercueil ?) les rapatriés abandonnant l’Algérie au lendemain des accords d’Évian ?

Au siècle dernier, tant bien que mal, notre pays a accueilli toute sorte de réfugiés : Juifs fuyant l’Europe centrale et orientale et la terreur des pogroms, Arméniens rescapés du génocide, Espagnols fuyant l’Espagne déchirée par la guerre civile, Hongrois fuyant les chars soviétiques à Budapest, Chiliens échappant à la dictature de Pinochet, boat people prêts à affronter les tempêtes et les pirates plutôt que de rester au Viet Nam, Algériens chassés par les exactions et la menace des fanatiques…

Nous sommes nombreux à retrouver là des moments de notre histoire familiale ou de celle de nos proches et amis. Comment comprendre qu’on oublie cette tradition d’accueil et ces valeurs qui mènent à voir dans l’Autre, d’abord notre semblable. C'est par l'accueil qu'on peut commencer à faire reconnaître les lois de la République, à en faire partager les valeurs fondamentales (Liberté, Egalité, Fraternité & Laïcité) et à expliquer pourquoi nous refusons ici qu'on nous impose des usages qui contrediraient ces lois et ces valeurs. C’est ce que font à titre personnel les Olivetains qui agissent personnellement ou par le biais du Secours populaire, du Secours catholique, d’Olivet Solidarité.

Si la commune voulait impulser, amplifier et coordonner les efforts, ça ne serait pas superflu...

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