Le rassemblement contre les méga-bassines s'est tenu par un temps bien hivernal, mais dans une bonne ambiance devant le siège de l'Agence de l'Eau Loire-Bassin.

Des délégations de divers comités opposés aux projets et aux réalisations illégales de méga-bassines dans plusieurs sites de l'Ouest de la France étaient présents, ainsi que des membres de la Confédération paysanne, de Loire vivante et des délégations de groupes politiques orléanais (principalement EELV, mais aussi LFI, Pcf, Npa, etc... ). Et, naturellement, un bon groupe d'Olivetains étaient là, militants et militantes d'ICEO, de l'Ecolivetaine, du Gamo... et parfois des trois associations! Les organisateurs avaient prévu un ravitaillement fort apprécié, dont une soupe bien revigorante. Signalons aussi la présence de forces de sécurité, donnant aux locaux de l'Agence, une allure de camp retranché, alors que la mobilisation était résolument citoyenne et pacifique.

Parmi les nombreux témoignages et messages au micro, le voeu adopté par la municipalité de Blois et présenté par une adjointe, a retenu l'attention. Nous avons eu l'autorisation de le reproduire ci-dessous: vous verrez la solidité de l'argumentation et vous pourrez apprécier le fait qu'une municipalité puisse, sur ce sujet, adopter un voeu et parler clair!

Méga bassines: ça ne laisse pas Blois de bois!
 
UNION DU CONSEILMUNICIPALDU21 NOVEMBRE 2022EXTRAIT DU REGISTRE DES Rapporteur :MonsieurMarcGRICOURT

030 VOEU Vœu en faveur de la préservation de la ressource en eau et pour une
transformation résiliente des pratiques alimentaires et agricoles
Rapport :
Vœu co-signé par Blois Résolument et Blois naturellement, à adresser à Madame BORNE, Première
ministre et Monsieur BECHU, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires
A l’issue d’une année de sécheresse intense (jusqu’au 24 octobre, 38 départements dont le nôtre étaient en
crise- soit le niveau d’alerte maximale), et alors que la vraisemblance scientifique oblige à envisager que de
telles périodes vont se multiplier dans les années à venir (2015 à 2022 ont été les 7 années les plus
chaudes jamais enregistrées selon l’Organisation météorologique mondiale), nous souhaitons unanimement
faire part de notre inquiétude et de notre vif attachement à la préservation locale de notre ressource en eau.
Ce souci de préserver la ressource aquifère pour ne pas entraver les cultures agricoles futures, passe par
une transformation urgente de notre modèle agricole territorial en procédant sans tarder à une mutation
agroécologique d’ampleur. Alors que l’accès à l’eau se raréfie, le chemin de résilience alimentaire de notre
territoire doit passer par de nouvelles filières agricoles locales, peu carbonées, et nécessitant une moindre
irrigation. A contrario les cultures conventionnelles fortement consommatrices en eau, liées au circuit
d’élevage intensif mondialisé et fortement carboné fait obstacle à notre résilience. Réduire la part carnée de
notre alimentation, tout en développant les cultures agricoles à fort apport protéinique et nécessitant moins
d’eau sont, en revanche, les axes d’un progrès commun et universalisable.
Dans cette perspective, et depuis de nombreuses années déjà, la municipalité propose des repas
végétariens dans ses cantines, et s’est dotée d’orientation de soutien aux filières maraîchères bio et locale.
Dans ce contexte, la majorité municipale blésoise souhaite faire connaître sa vive inquiétude face à la
multiplication sur le territoire national d’infrastructures de type méga-bassines. Indépendamment des torts
qu’elles causent à la biodiversité. Ces projets éloignent encore davantage d’une agriculture responsable,
résiliente et économe en eau que nous appelons de nos vœux.
Ces infrastructures anachroniques, accaparent, non seulement l’eau, ce bien commun devenu rare au
bénéfice de quelques-uns, mais aussi l’argent public (jusqu’à 70% de subvention pour le très polémique
projet de Sainte-Soline, qui privatiserait 720 000 mètres cubes d’eau pour 12 exploitants agricoles). Les
meilleures réserves d'eau ne sauraient être les bassines mais bel et bien les nappes phréatiques.
Dans le contexte du changement climatique, agissons avec force sur le mésusage de l’eau. Nous en
appelons à la Première ministre ainsi qu’au ministre de la transition écologique et de la cohésion des
territoires pour que nous ne laissions pas ce bien commun à la voracité de quelques-uns.
Proposition :
Il est donc proposé au conseil municipal de bien vouloir :
- adopter le vœu proposé ci-dessus.
Conseil municipal de Blois du 21 novembre 2022 - p. 1/1

 
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