Editorial
18 avr. 2018La vie municipale passe bien sûr par les réunions du conseil municipal, les travaux des commissions, les groupes de travail... La discussion sur les questions qui comptent passe bien sûr par les échanges de courriels, les sites, les blogs, les réseaux dit sociaux... Mais la bonne vieille pratique des réunions publiques a aussi tout son intérêt: on s'y informe, on s'y rencontre, on écoute, on intervient, on s'exprime et c'est en direct!
Oh bien sûr, ces forums là ne rassemblent pas des foules innombrables. Ainsi, le 26 mars, la réunion organisée à la salle de l'Orbellière par la municipalité sur la question des "rythmes scolaires n'a réuni qu'une soixantaine de personnes dont peu, vraiment peu de conseillers municipaux et peu de personnels intervenant dans les écoles ou le périscolaire.... Et pourtant, elle était bien annoncée sur les panneaux d'information et le magazine municipal... 60 personnes, c'est déjà cela et la responsabilité de ce demi-succès ou demi-échec n'incombe évidemment pas à celles et ceux qui se sont déplacés!
Voilà un sujet d'actualité (une décision sera votée au conseil du 20 avril) et un sujet transversal: il mêle des questions d'ordre scolaire (quelle organisation des temps d'école?), d'ordre pratique (comment gérer les différents temps de la vie de l'enfant?) et d'ordre social (comment la collectivité répond-elle aux besoins des enfants et des familles?) il a été vite réduit au choix entre 4 jours et 4 jours et demi d'école.
Un questionnaire a circulé: il a recueilli 946 réponses de familles soit 39%du groupe concerné. Pour une enquête commerciale.. ça ferait un "retour" énorme! Pour une consultation sur un sujet aussi important, c'est plutôt léger. Et les réponses étaient assez réparties entre ceux qui trouvaient des défauts au système sur 4.5 jours, ceux qui n'en trouvaient pas et ceux qui ne se prononçaient pas. Peut-être les enfants semblent-ils plus fatigués... mais bien malin serait qui isolerait dans cette fatigue les facteurs scolaires de l'ensemble de tous ceux qui entrent en ligne de compte!
Les avis des associations et structures intervenant auprès de l'enfance sur les avantages /inconvénients de la semaine de 4.5 jours ou de 4 jours étaient également assez partagés.
Il n'en est pas allé de même des avis des personnels. Pour les ATSEM, l'affaire est entendue: à 100% la semaine de 4 jours est plébiscitée
Les écoliers semblent moins concentrés à 71% des enseignants consultés, plus stressés à 61.5% et plus fatigués à 85%... par rapport au souvenir gardé de la semaine de 4 jours. et 5 des 7 conseils d'école d'Olivet ont dit leur préférence pour la semaine de 4 jours.
Il faut préciser que la question d'une différenciation des rythmes entre maternelle et primaire avait été éliminée (l'administration EN n'en veut pas...) et que la possibilité de 4.5 jours avec retour à la classe le samedi matin n'était pas dans le questionnaire... Non plus que la possibilité d'une semaine sur 5 journées réellement plus légères... avec un service d'accueil complet et ambitieux.
D'ailleurs ce questionnaire n'avait été précédé d'aucune réunion d'information large et de débat totalement ouvert. Dommage! On a entendu des participants à la réunion du 26 mars dire qu'ils n'avaient pas mesuré toute l'étendue et la complexité de la question...
J'ai déjà exprimé ici les nombreuses raisons de mon opposition à l'option 4 jours. Ces réserves sont partagées, me semble-t-il par les élus minoritaires... et je ne serais pas surpris qu'elles le soient aussi, au fond, par certains élus majoritaires. Mais la majorité de la majorité a déjà en fait pris son parti et le vote de la délibération ouvrant au "retour aux 4 jours" ne fait aucun doute: l'avis d'une majorité d'adultes sera suivi pour une mesure que je ne crois bonne ni pour l'enfance ni pour l'école.
L'argument de faire comme bon nombre des communes de l'agglomération aura certainement pesé. Je regrette qu'à Olivet et au ministère on tienne si peu compte des raisons qui mènent l'écrasante majorité des autres pays à opter pour des journées de classe plus nombreuses sur la semaine et sur l'année, mais du coup moins chargées en heures d'enseignement.
Cela dit, il reste toujours à ouvrir le grand chantier d'une organisation collective de l'accueil de l'enfance et de la jeunesse dans le temps qui n'est ni scolaire ni familial, avec un effort décisif de l’État et des communes pour que tous puissent accéder à des activités épanouissantes et enrichissantes et qu'on surmonte dès le plus jeune âge certains des effets des fractures sociales. Et c'est là un projet qui mérite d'être mené partout, y compris à Olivet.