Gobergeon Square

Washington square… c’est à New York.

Le square de Gobergeon, c’est à Olivet, dans le centre, dans le bourg. Avec une belle allée de tilleuls, un magnifique cèdre, quelques massifs, deux bancs, c’est un souvenir d’Olivet d’autrefois, quand s’étendait par derrière les maisons situées en bordure de la rue de la Source, de la rue Marcel Belot, de la rue Hème et de la rue Travers Baudelin un espace naguère planté de cerisiers.

Aujourd’hui on y passe, à pied, depuis la rue Patas d’Illiers (dans le lotissement du Clos de Gobergeon) pour rejoindre la rue de la Source par une venelle.

Au sud de ce square se termine la construction de la résidence des Séquoias… vaste ensemble de 32 logements qui s’est édifiée à la place de la grande maison carrée du 127 rue de la Source. La maison avec la glycine le long du trottoir ? Oui,

c’est ça… sauf que de glycine, il n’y en a plus.

La maison bordée par deux grands cèdres ? Oui, c’est ça… sauf que ces cèdres-là, ils ont été abattus, vite fait, par le promoteur immobilier qui avait racheté la maison. Ça avait créé de l’émotion. On en avait parlé dans le journal. Et Hugues Saury, maire à l’époque, n’avait pas apprécié ce massacre à la tronçonneuse. Voir notre article de mai 2016 « séquoia aïe aïe » (aller à l'article).

Mais revenons à notre square… Voilà que le promoteur s’aperçoit qu’il reste un gros tas de terre au fond de la propriété… alors que les grues de son chantier ne sont plus là depuis belle lurette ! C’est bête, non ?… Et voilà que plus aucun camion ni fourgon ne peut accéder de la rue de la Source ni à ce gros déblai ni aux endroits qui devaient être engazonnés au-dessus des parkings souterrains. Ah, vraiment, c’est pas de chance, ça ! Comme quoi, quand on bâtit, on peut être étourdi, même quand on est un professionnel…

Mais alors que faire ?

Ben, y a qu’à percer le mur du fond, pardi : comme ça on pourra virer et la mauvaise terre et des gravats, comme ça on pourra apporter et la bonne terre et le terreau, et les pelles et les râteaux, et les seaux et les bidons. Et tant qu’à faire d’ouvrir le mur, y a qu’à y installer un « portail de service ». Trois mètres de large, c’est un peu juste, mais ça devrait le faire.

Le coup du portail donnant sur le square, Michel l’Olivetain l’avait vu venir : voir l’article « Olivet et ses immeubles » Février 2017 (aller à l'article). Mais lui, il pensait que la tentation serait de créer une ouverture pour les camions de déménagement, ceux des artisans etc. Que de méfiance ! Quel procès d’intention ! Mais qui autoriserait donc de transformer l’allée des tilleuls en voie carrossable ? Qui autoriserait donc de rajouter un accès au Nord à cette résidence fort dense avec toutes les conséquences sur la circulation et le stationnement rue Patas d’Illiers et dans le clos de Gobergeon ?

Personne !

Pourtant un arrêté (du 30 mars) accorde au promoteur cette autorisation d’ouverture et d’édification d’un portail. Et les travaux doivent commencer sous peu comme les riverains viennent d’en être informés. Et voilà que ça ne leur convient pas, qu’ils ne croient pas que ça ne serve qu’à terminer le chantier et à remédier aux erreurs de conception… Et voilà qu’ils se concertent, s’interrogent, contactent un conseiller de quartier (faut bien que ça serve à quelque chose…). Voilà qu’ils veulent que les adjoints concernés expliquent de quoi il retourne. Voilà qu’ils assurent que le promoteur met les gens devant le fait accompli et demande après à la commune de faire avec…

Mais comme ce sont des gens arrangeants, ils suggèrent qu’avec une « sauterelle » (tapis roulant spécial chantier) on peut résoudre la question du gros tas et de la bonne terre.

Et comme ils sont vraiment très arrangeants… ils proposent que l’ouverture soit pratiquée, les tas transportés, les pelouses créées… et qu’après ça, le mur soit refait. Et tant qu’à faire, en belles pierres chapeautées de tuiles… ça ferait un beau fond pour le square de Gobergeon ! Et comme ils sont aussi très attachés aux arbres dans cette ville signataire de la charte de l’arbre, ils espèrent que les séquoïas de la résidence, les cèdres et les tilleuls du square auront encore de belles années devant eux…