Editorial juin 2016
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Triste fin de printemps…
Les pluies diluviennes et des choix d’aménagement contestables ont entraîné dans notre région, notre département et notre agglomération des inondations exceptionnelles et de graves dégâts. Si notre Olivet Mag mensuel n’ a pu rendre compte de cette actualité, le Gamo exprime sa compassion aux victimes des inondations et pose un certain nombre de questions :
On a vu ce que donnaient de grosses pluies sur les bassins de la Sauldre, du Loing, de l’Yonne et autre rivières… mais ni l’Allier ni la Loire n’ont été impactés dans le même temps par des « épisodes cévenols ». Qu’en aurait-il été sinon ? Et si cette catastrophe récente n’était qu’une préfiguration de celle, d’une bien plus grande ampleur encore, qui risque un jour de toucher le Val de Loire ? C’est ce qu’a exprimé le maire d’Orléans… Pourtant des programmes de construction en zone inondable sont autorisés aux confins d’Orléans et d’Olivet… Cherchez l'erreur.
On a vu que le niveau des inondations était lié, certes, aux précipitations mais aussi à l’entretien des cours d’eaux, à la régulation des flux entre les biefs, bassins et retenues: et pour cela, sur notre Loiret olivetain…ça a bien fonctionné en raison du dévouement des gardes-rivière et de la vigilance de l'ASRL. Mais les inondations dépendent aussi de la prévention du ruissellement et de la capacité d’absorption des sols. C’est pour cela qu’il faut mettre un frein à l’artificialisation des sols (projet Oxylane à Saint-Jean de Braye) et maintenir vivantes et opérantes les zones humides. C’est pour cela qu’il faut conserver des espaces (naturels ou cultivés) qui facilitent une pénétration rapide des eux dans les sols, c’est pour cela qu’il faut veiller, dans les projets de construction au dimensionnement des canalisations d’eau pluviale et des ouvrages de rétention en fonction des surfaces de toitures et limiter les revêtements imperméables pour les chaussées, parkings et trottoirs : c’est un des points qui devront être contrôlés dans l‘opération Clos du Bourg !
On a vu une portion de l’autoroute A10 totalement submergée du côté de Gidy. Au point que des dizaines de véhicules ont été immobilisés et abandonnés et qu’il a fallu secourir et loger ces naufragés de l’autoroute. Les explications embrouillées de Cofiroute sur la difficulté de prévenir les usagers qu’il ne fallait surtout pas s’engager sur la voie qu’exploite cette société n’ont convaincu personne. Mais Politis et Mag'centre reviennent sur la décision prise autrefois de choisir ce tracé là malgré les mises en garde du BRGM, des naturalistes et des gens du coin à propos des caprices de la rivière La Retrève, souterraine et intermittente, et des nappes d’eau qui se formaient cette portion de zone humide. On a cru alors que le savoir faire des entreprises, les grosses machines, le comblement et l’aspiration résoudraient les problèmes. {lire l'article}
On voit aujourd’hui ce qu’il en coûte de négliger les avis de ceux qui savent et de prétendre conformer la nature aux intérêts particuliers. On se réjouit bien sûr que notre commune, même si elle est du nombre des 782 communes reconnues en état de catastrophe naturelle, n’ait pas été trop gravement impactée et même que ses services aient pu apporter de l’aide à d’autres collectivités. Mais les questions que nous posons, avec bien d’autres, méritent l’attention active des Olivetains et leurs élus.