Validééééééééeee... Promulguééééééeeee... Et Macron n'a rien lâchééééé!!!!
15 avr. 2023Validée, promulguée en une soirée, la loi de "réforme" des retraites sera peut-être mise en œuvre un jour, mais que de dégâts commis à cause d'elle!
Je ne parle pas là des conséquences qu'elle aura sur les fins de carrières, les montants des pensions, les effets sur les plus fragiles d'entre nous... encore qu'il y aurait beaucoup à dire!
Je ne parle pas là des poubelles cramées des palettes brûlées, des vitrines brisées par des gens ulcérés, égarés ou manipulés... encore qu'il y aurait beaucoup à dire!
Je ne parle pas là des corps de manifestants et de flics meurtris par les matraques des uns, les pavés des autres, les grenades tirées, les mortiers d'artifice, les brutalités diverses... encore qu'il y aurait beaucoup à dire!
Mais je songe aux conséquences sociales et politiques de cette séquence agitée.
Alors, comme ça, nous avons un président de la République qui "ne lâche rien", comme il le proclame dans une posture assumée, lors d'un passage sur le chantier de ND de Paris au milieu d'une île de la Cité bouclée (quel symbole!) par les "forces de l'ordre"!
Alors, comme ça, nous avons une loi jugée globalement conforme à la constitution... en dehors de quelques articles (sur l'emploi des seniors) qui, quelle ironie, avaient été concédés aux "républicains" pour que certains d'entre eux volent faire les supplétifs d'une "majorité minoritaire". Loi validée le vendredi, promulguée dans la foulée et publiée au petit matin au journal officiel... Non seulement le président ne lâche rien, mais en plus il galope!
Alors, comme ça, on nous serine que puisqu'il a été élu, il a bien le droit, le Macron, celui-là même qui avait , dans un éclair de lucidité ou de faiblesse, au vu des pourcentages de ses voix au premier et au second tour, déclaré: "ce résultat m’oblige". Oui, ce résultat (score médiocre au premier tour... majorité au second par rejet de son adversaire) l'obligeait. L'obligeait à plus d'écoute, de respect, d'empathie... Et on a eu droit à une nouvelle série de petites phrases, de propos méprisants ou malencontreux, et de leçons données avec la morgue habituelle du sachant causant aux opposants, syndicats, manifestants et autres mal-comprenants.
Pourtant notre courageux président qui ne lâche rien s'est bien gardé de soumettre la loi à un véritable vote après examen (des fois qu'elle ait été rejetée... comme ça semblait probable), est passé par le 49-3, a renoncé à la dissolution (des fois que sa "majorité" en soit sortie essorée, comme les sondages l'indiquaient) et compte bien esquiver la voie référendaire (des fois que les électeurs bousculent sa loi que l'opinion rejette).
Autoritarisme, passage en force, démonstration policières... Voilà les armes du président qui ne lâche rien.
Après ça, que la société soit fracturée, que les électeurs soient dégoûtés, que la démocratie soit secouée, on pourrait presque croire qu'il s'en fiche. Sa devise, c'est ne rien lâcher... ou "après moi, le déluge"? Si ça se trouve, ça finira par lasser, même à Olivet où Macron comptait tant d'électeurs!