Lorsque l’on parle de faire plus de place aux transports doux, il est courant d’entendre : « N’opposons pas les modes de transport ». Un constat s’impose pourtant : notre espace urbain est fini. De ce fait, redonner de la place à l’un ne peut se faire qu’en prenant de l’espace à l’autre. Or, chacun a pu constater, rue de la Source et rue Travers Baudelin, les remous, pour ne pas dire les déferlantes que cela a pu occasionner. Reconnaître que cette finitude de l’espace implique une opposition entre transports lourds (motorisés) et transports légers (motorisés ou non, trottinettes, vélos, marche à pied) aboutit pourtant à une nécessité. Celle, pour les pouvoirs publics et les citoyens qui en ont la volonté, de désamorcer les conflits entre usagers qui pourraient naître de ces oppositions d’usage. Mais comment faire ?

Puisque la promotion d’un status quo semble hors de propos dans une société qui évolue, le décideur -éclairé- doit alors résolument prendre parti pour une tendance, c’est-à-dire en  faveur d’un mode de transport plutôt qu’un autre, tout en cherchant à désamorcer les conflits naissants. Il faut alors, pour accompagner cette tendance, proposer des arguments rationnels et dépassionnés, offrir des espaces d’échange où chacun s’exprimera, mais aussi aider ceux qui devront adopter un mode de transport alternatif.  Or, c’est justement ce que la mairie d’Olivet fait à plusieurs égards.

Elle offre des lieux d’échange, notamment les diverses réunions publiques ayant eu lieu début 2022. Une place est ensuite faite à ce merveilleux mois de “Mai à vélo”, déjà célébré l’année dernière dans notre commune, et notamment dans le scolaire -une forme bien efficace de sensibilisation des familles via les enfants- où il a été plébiscité. Sur ce point, permettez-moi une petite digression : “Mai à vélo” est une initiative portée par un collectif d’acteurs nationaux avec le soutien du ministère de la Transition écologique et du ministère des sports. Chaque commune est libre de décliner cet événement comme elle l’entend. Si “Mai à vélo” a donc bien eu lieu l’année dernière, il nous faut souligner, que pour l’édition de 2022, nous bénéficions en outre, grâce à l’association DAMMO (Droit Accessibilité Mobilités Métropole Orléans) de la projection du film « Why we cycle ».  Si pour ma part la cause est entendue, je ne peux que recommander aux opposants, du développement du vélo -puisqu’il y en a-, d’aller assister à cette projection qui aura lieu à l’Alliage le 4 mai prochain, et qui sera suivie d’un débat avec deux sommités spécialistes des mobilités, Olivier Razemon et Stein van Oosteren.


Les auditeurs y entendront pourquoi (pour la santé de nos enfants, leur futur, notre santé, maintenant et demain), il nous faut enfourcher ce vélo, qu’il ait deux, trois ou même quatre roues. A ceux qui affirment qu’il y a bien des arguments pour l’utilisation de la voiture en milieu urbain, nous pourrions rétorquer que personne n’a songé à produire le film « Why we drive »! Plus sérieusement, qui se risquerait à produire un tel film aujourd’hui, hormis les publicitaires et l’industrie automobile ?

Peut-être la plus importante des vertus de la petite reine est celle qu’elle partage avec tous les modes de transports qui exposent notre front au vent, au soleil et à l’air libre ! Cette vertu est de nous replacer dans la vie, parmi nos congénères, dans le monde biologique et physique, au sens large, et de nous relier à notre environnement. Et c’est là à mon sens un premier pas indispensable vers la sauvegarde d’une terre accueillante pour l’homme : se reconnecter avec elle, ce dont sont privés nombre de nos concitoyens qui partagent l’essentiel de leur existence entre habitations, locaux divers et habitacles de voiture.

Alors, que vous soyez à pied, en skate, en trottinette ou à vélo, je vous souhaite un excellent moi de mai !

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