Nous avons reçu du groupe Écologie & Solidarité au Conseil régional du Centre Val-de Loire le communiqué qui est reproduit ci-dessous.

On pouvait croire enterrée cette question du POCL (Paris Orléans Clermont Lyon). Et voilà qu'elle revient puisque la commission permanente du Conseil régional Centre Val de Loire a accepté de participer au financement (100 000 €) d'une nouvelle étude portant sur le tracé. Seuls les élus du groupe Écologie et Solidarité et ceux du Rassemblement national ont voté contre!

Il se trouve donc encore au Conseil régional une majorité d'élus de gauche et de droite pour croire ou faire semblant de croire à ce projet que la dernière commission "mobilités" avait repoussé à au-delà de 2028 et conditionné au constat d'une réelle saturation de la ligne à grande vitesse actuelle.

Cent mille Euros... pour ré-étudier un projet qui ne tient pas la route! Il repose en effet sur l'illusion répandue qu'il serait la seule bonne réponse aux besoins de raccordement de certaines zones de notre région (en particulier Orléans au Nord et Bourges au Sud). Comme si les TGV qui passent étaient aussi des TGV qui s'arrêteraient... Et dans le même temps, l'idée d'une connexion entre Toury et la LGV Atlantique vers Massy (et au-delà) et n'est même pas envisagée! Le coût extravagant de cet éventuel POCL devrait déjà faire réfléchir. Mais, plus encore, pour que le train devienne une solution aux problèmes que rencontrent les usagers de notre région, c'est à un aménagement des structures et du matériel roulant qu'il faudrait donner la priorité pour faire circuler vers Tours, Nevers, Limoges et Toulouse, à vitesse augmentée, des Trains à Haut Niveau de Service comme il en circule sur le réseau allemand.

J'avais déjà précisément argumenté sur cette question quand il s'était agi en 2007 de demander l'avis du Conseil municipal d'Olivet sur le classement du POCL comme projet d'intérêt général. Le communiqué ci-dessous montre qu'il reste bon de tenter de persuader les élus qui rêvent de LGV qu'il est des solutions bien plus raisonnables et bien moins coûteuses!

 
Le Pocl n'était pas enterré ?

La perspective de voir arriver à Orléans un TGV s'était pourtant durablement éloignée avec le rapport de la commission Duron de 2018, qui repoussait cette éventualité.

"Le conseil considère qu'il est pertinent, au moins jusqu'à un éventuel réexamen dans dix ans de la question, de ne pas poursuivre les études du projet Paris-Clermont-Ferrand-Lyon..."

Rapport Duron (31 janvier 2018)

En juin 2013, déjà, cette ligne à grande vitesse était classée "parmi les secondes priorités" et liée à la saturation de la ligne Paris Lyon.

Une perspective qui s'éloigne avec les 600 millions d'euros qu'investit la SNCF sur cette ligne pour faire rouler seize trains par heure (dans les deux sens) à partir de 2025 contre douze aujourd'hui.

Plusieurs occasions ratées d'avoir une desserte TGV à Orléans

Encore une étude de tracé ?

Les 500.000 euros qui vont être investis dans une nouvelle étude porteront en particulier sur le tracé. Un sujet qui fâche. En effet, après un débat public qui avait coûté plusieurs millions d'euros (27 réunions, plus de 14.000 participants), un "quasi consensus" s'était formé autour du tracé ouest, celui qui desservait Orléans et Bourges en Centre-Val de Loire.

La SNCF préférait le "médian", plus proche de la ligne actuelle Paris-Lyon. L'agglomération de Clermont-Ferand avait retourné sa veste et s'était rangé à ses côtés. En février 2015, le comité de pilotage estimait que le tracé médian "est le plus adapté".

Riffifi entre le Centre-Val de Loire et l'Auvergne autour du projet de TGV

Pourquoi un "oui" après un "non"

"Pas question de verser un euro pour un tracé évitant Bourges et Orléans" s'emportait alors François Bonneau, président (PS) de la région Centre-Val de Loire. En 2016, il refusait de contribuer à une nouvelle étude de 500.000 euros devant être payée par l'État et les régions traversées par cette ligne. Pourquoi accepter aujourd'hui 100.000 euros ? "Parce qu'il va être étudié un nouveau tracé", il n'est pas possible d'insulter l'avenir et de s'opposer à un tel projet, estime l'élu.

Ce n'est pas l'avis du groupe Rassemblement national qui s'est opposé à cette aide lors de la commission permanente "car nous jugeons inutile la troisième étude portant sur ce sujet. En effet cette dernière n’apporte rien de privilégiant pour notre région."

L'opposition des écologistes
C'est un différend acté avec les autres composantes de la majorité. Comme celui concernant les aéroports. Le groupe Écologie et solidarité du conseil régional du Centre-Val de Loire est opposé depuis le départ à une ligne à grande vitesse qui coûterait 15 milliards d'euros et qui aurait un impact environnemental considérable, en traversant les vignes de Sancerre ou en découpant les bois de Sologne et la forêt de Tronçais selon le tracé. L'opposition au versement d'une participation à une nouvelle étude affichée lors de la commission permanente du 21 janvier n'est donc pas une surprise. Rappelons que les écologistes avaient présenté, dès 2013, une alternative fondée sur une étude menée pendant deux ans basée sur l'amélioration du réseau existant et des aménagements au sud de Paris et entre Roanne et Lyon. Le temps de parcours aurait été amélioré (40 minutes pour Les Aubrais-Paris) avec un "train à haut niveau de service" et le prix du billet ne serait pas monté au niveau d'un titre de transport en TGV.

Philippe Abline

POCL: les écolos contre le TGV? Et s'ils avaient bien raison?
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COMMUNIQUE DE PRESSE

Le 21 janvier 2022

Projet de LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon :

Arrêtons les frais !

Résumé : Ce 21 janvier 2022, le groupe Écologie et Solidarité s’est opposé au versement d’une subvention de 100 000 € à l’État pour son projet de ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL).

Les élus.es ont considéré les impacts environnementaux et le coût exorbitant du projet (au moins 15 milliards d’euros). Cette nouvelle ligne ne pourra pas répondre aux attentes réelles des habitants, la grande vitesse n’est pas faite pour desservir régulièrement les territoires traversés.

Plus que jamais, l’argent public doit être orienté vers la modernisation et l’optimisation du réseau ferroviaire existant, en particulier les lignes structurantes interrégionales et des lignes du quotidien qui ont été délaissées depuis 40 ans par la politique du « tout-TGV ».

 

Ce 21 janvier 2022, durant la commission permanente du Conseil régional Centre-Val de Loire, le groupe Écologie et Solidarité s’est opposé au versement d’une subvention de 100 000 € à l’État, correspondant au financement par le Conseil régional d’une « tierce expertise » concernant le projet de ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL). Cette tierce expertise vise à « apporter les éléments techniques, environnementaux et économiques permettant l’analyse et la comparaison des scénarios de passage de la future LGV et d’éclairer le choix du scénario de passage de la future LGV. L’analyse se fera sur la base des études réalisées par SNCF Réseau et par certaines parties prenantes du projet sur les deux scénarios de passage Ouest et Médian ».

 

Autrement dit, il s’agit de remettre le couvert sur le débat sans fin du choix du tracé, après de nombreuses études déjà réalisées. La mystification orchestrée depuis plus de 10 ans autour du POCL prendra-t-elle fin un jour ?

Chacune et chacun sait qu’en réalité ce projet de près de 500 kilomètres de LGV ne verra pas le jour avant un avenir très lointain, si tant est qu’il voie le jour. En 2018, le rapport du Comité d’Orientation des Infrastructures (COI) remettait à la ministre des Transports d’alors, Élisabeth Borne, son rapport conclusif pour une priorisation des infrastructures de transports. S’agissant du projet de LGV POCL, ce rapport voté à l’unanimité par des élus·es de tous bords politiques considère « qu’il est pertinent, au moins jusqu’à un éventuel réexamen dans dix ans de la question, de ne pas poursuivre les études du projet ».

Le rapport du COI reprend à son compte un argument développé depuis longtemps par les écologistes : la saturation de la LGV actuelle entre Paris et Lyon, qui constitue la principale raison d’être du projet POCL, n’est pas d’actualité et n’interviendra en tout état de cause pas avant 2038, « du fait notamment de la mise en place du système d’exploitation ERTMS49 et de l’entrée en service de matériels TGV plus capacitaires ».

Depuis l’origine du projet, les élus·es écologistes des Conseils régionaux concernés remettent en cause la pertinence du POCL : en prenant en considération ses impacts environnementaux et son coût exorbitant (au moins 15 milliards d’euros), mais aussi en montrant que cette nouvelle ligne ne saurait répondre aux attentes réelles des habitants. La grande vitesse n’est pas faite pour desservir régulièrement les territoires traversés : nous verrions des TGV Paris-Lyon passer, mais peu s’arrêter.

Cela a conduit à un refus de participer à la bataille entre les scénarios du POCL, pour travailler sur une alternative qui se base sur 3 axes structurants du réseau existant (Paris - Orléans - Limoges - Toulouse, Nantes - Tours - Bourges - Lyon et Paris - Nevers - Clermont), tout en envisageant des infrastructures nouvelles là où elles sont nécessaires (entrée de l’agglomération lyonnaise, Y renversé au sud de Paris). Reconnue par de nombreux experts ferroviaires, cette alternative serait à la fois plus efficace en termes de dessertes et bien moins chère (un coût 3 fois moins moindre que l’addition des projets de LGV POCL et Poitiers-Limoges). Cette alternative a permis de définir un concept nouveau pour les déplacements moyenne-longue distance dans le « Cœur de France » : le Train à Haut Niveau de Service (THNS) qui concilierait rapidité, maillage des territoires, fiabilité, confort, accessibilité financière. Les élus écologistes de la Région avaient porté ces propositions lors du débat public sur le POCL, sans être entendus.

Que de temps et d’argent déjà perdus depuis 10 ans autour de ce projet de ligne à grande vitesse, juste pour ne pas l’enterrer! Plus que jamais, l’argent public doit être

 

orienté vers la modernisation et l’optimisation du réseau ferroviaire existant, en particulier les lignes structurantes interrégionales et des lignes du quotidien qui ont été délaissées depuis 40 ans par la politique du « tout-TGV ».

La LGV POCL doit rester dans les cartons. Investissons dans des transports de qualité pour faciliter le quotidien/les déplacements des habitants du Centre-Val de Loire.

Contact Presse: Louise Frizon

Groupe Ecologie et S olidarité | Conseil Régional Centre-Val de Loire

06.35.43.00.40 | louise.frizon@centrevaleloire.fr

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