La perspective de voir arriver à Orléans un TGV s'était pourtant durablement éloignée avec le rapport de la commission Duron de 2018, qui repoussait cette éventualité.
"Le conseil considère qu'il est pertinent, au moins jusqu'à un éventuel réexamen dans dix ans de la question, de ne pas poursuivre les études du projet Paris-Clermont-Ferrand-Lyon..."
Rapport Duron (31 janvier 2018)
En juin 2013, déjà, cette ligne à grande vitesse était classée "parmi les secondes priorités" et liée à la saturation de la ligne Paris Lyon.
Une perspective qui s'éloigne avec les 600 millions d'euros qu'investit la SNCF sur cette ligne pour faire rouler seize trains par heure (dans les deux sens) à partir de 2025 contre douze aujourd'hui.
Plusieurs occasions ratées d'avoir une desserte TGV à Orléans
Les 500.000 euros qui vont être investis dans une nouvelle étude porteront en particulier sur le tracé. Un sujet qui fâche. En effet, après un débat public qui avait coûté plusieurs millions d'euros (27 réunions, plus de 14.000 participants), un "quasi consensus" s'était formé autour du tracé ouest, celui qui desservait Orléans et Bourges en Centre-Val de Loire.
La SNCF préférait le "médian", plus proche de la ligne actuelle Paris-Lyon. L'agglomération de Clermont-Ferand avait retourné sa veste et s'était rangé à ses côtés. En février 2015, le comité de pilotage estimait que le tracé médian "est le plus adapté".
Riffifi entre le Centre-Val de Loire et l'Auvergne autour du projet de TGV
"Pas question de verser un euro pour un tracé évitant Bourges et Orléans" s'emportait alors François Bonneau, président (PS) de la région Centre-Val de Loire. En 2016, il refusait de contribuer à une nouvelle étude de 500.000 euros devant être payée par l'État et les régions traversées par cette ligne. Pourquoi accepter aujourd'hui 100.000 euros ? "Parce qu'il va être étudié un nouveau tracé", il n'est pas possible d'insulter l'avenir et de s'opposer à un tel projet, estime l'élu.
Ce n'est pas l'avis du groupe Rassemblement national qui s'est opposé à cette aide lors de la commission permanente "car nous jugeons inutile la troisième étude portant sur ce sujet. En effet cette dernière n’apporte rien de privilégiant pour notre région."
L'opposition des écologistes
C'est un différend acté avec les autres composantes de la majorité. Comme celui concernant les aéroports. Le groupe Écologie et solidarité du conseil régional du Centre-Val de Loire est opposé depuis le départ à une ligne à grande vitesse qui coûterait 15 milliards d'euros et qui aurait un impact environnemental considérable, en traversant les vignes de Sancerre ou en découpant les bois de Sologne et la forêt de Tronçais selon le tracé. L'opposition au versement d'une participation à une nouvelle étude affichée lors de la commission permanente du 21 janvier n'est donc pas une surprise. Rappelons que les écologistes avaient présenté, dès 2013, une alternative fondée sur une étude menée pendant deux ans basée sur l'amélioration du réseau existant et des aménagements au sud de Paris et entre Roanne et Lyon. Le temps de parcours aurait été amélioré (40 minutes pour Les Aubrais-Paris) avec un "train à haut niveau de service" et le prix du billet ne serait pas monté au niveau d'un titre de transport en TGV.
Philippe Abline