anniversaire
08 févr. 2021En 2021, un anniversaire : 76 ans !
En 2021, le suffrage universel en France fête ses 76 ans .
Une ordonnance du gouvernement provisoire d’Alger, signée du Général de Gaulle, du 21 avril 1944 a donné deux droits nouveaux, à la moitié de la population qui ne les possédait pas : le droit de vote et le droit d’être élue.
Il y a 76 ans, durant l’année 1945, il y eut de nombreuses élections pour reconstruire la République. Les femmes françaises sont alors devenues citoyennes comme les hommes, qui, eux, avaient obtenu ces droits en 1848, avec la Seconde République. Pour la première fois, en France, les femmes ont voté et apparurent quelques femmes élues conseillères, maires, députées, sénatrices. Et le suffrage est devenu universel.
Trois quarts de siècle plus tard, après la modification de la constitution en 1999, les lois paritaires en 2000, 2007 et 2013, les conseils municipaux et intercommunaux, viennent d’être installés, après les élections communales et intercommunales de 2020.
Où en est-on pour la place des femmes dans le conseil municipal d’Olivet et dans le conseil métropolitain d’Orléans Métropole? Et où nous situons-nous dans les statistiques nationales ?
Les statistiques nationales ont été publiées par la DGCL, Direction générale des collectivités locales.
Toutes communes confondues, les femmes représentent :
42,4 % des conseils municipaux, 33,3 % des postes de 1er adjoint ou adjointe, 19,8 % des maires.
Dans les communes de moins de 1000 habitants, avec scrutin sans contrainte, seulement 37,6% de conseillères.
Pour les conseillères : une marche efficace vers l’égalité depuis 1945 dont la République peut s’enorgueillir ! Pour les premières adjointes et les maires : quand on « monte », un exemple de plafond de verre… dont la démocratie et le principe d’égalité gravé sur le fronton de nos mairies se passeraient bien !
A Olivet, dans le conseil municipal, 16 conseillères et 19 conseillers, soit 48% de femmes… conseil quasi-paritaire, avec l’écart explicable par la présence de quatre listes et la forte « prime majoritaire » prévue par la loi au groupe majoritaire (seulement 14% des sièges aux minoritaires qui totalisent 33% des suffrages).
Matthieu Schlesinger, le maire, avec par 5 adjointes et 5 adjoints : c’est la parité autour du maire conformément à la loi. Une première-adjointe, c’est la première fois depuis la première loi paritaire de 2000. Un maire homme, comme dans 80% des communes françaises.
Pas d’adjoint ou adjointe pour l’égalité, ni pour l’écologie. Faut-il en déduire que ce sont deux préoccupations absolument transversales présentes partout et deux points de vigilance pour tout le conseil ? Ce serait fort bien pour la planète et la société.
Notons que le département du Loiret, avec 78 femmes maires dans ses 325 communes affiche 24% de femmes maires, nettement plus que la moyenne nationale.
Et dans le conseil métropolitain d’Orléans Métropole ?
Les statistiques nous disent que les conseils des intercommunalités (métropoles, communautés urbaines, ou d’agglomération, ou de communes) sont encore des cas de sous-représentation des femmes.
Dans tous les conseils communautaires confondus, les femmes ne sont que 36 % des membres, avec une augmentation de 5% par rapport à 2014. Dans leurs exécutifs, où aucune contrainte n’existe : à peine 26% de vice-présidentes (augmentation de 5,5%) et 11% de présidentes.
Petit exercice de prévisions : à ce rythme, par saut de 5,5% à chaque nouvelle élection, tous les 6 ans, à quelle date verra-t-on 50 % de femmes dans les vice-présidences des intercommunalités de France ?
Réponse : après les élections de 2044, on peut prévoir 48% de vice-présidentes…dans 24 ans … ce n’est vraiment pas très proche !
Autre réponse : nous avons besoin d’une loi sur le scrutin dans les intercommunalités et leurs exécutifs avant 2026 pour avancer vers la modernité. La commission des lois de l’Assemblée nationale vient de lancer une mission d’étude sur le scrutin dans les petites communes et les intercommunalités. La loi Engagement et proximité de novembre 2019 (art 28) impose cette étude et le vote d’une loi nouvelle avant le 31 décembre 2021.
Dans le conseil métropolitain d’Orléans Métropole, qu’en est-il ?
Ce conseil (où Olivet possède 7 sièges, tous du groupe majoritaire avec la prime majoritaire, toujours) doté de nombreuses compétences gère en particulier toute la voirie de notre espace public, notre eau potable, l’assainissement, la gestion des déchets, les transports publics.
Issu du « fléchage » pour la métropole sur le double bulletin de vote que nous avons utilisé le 15 mars, il a élu son exécutif, présidence et 20 vice-présidences, dans sa première réunion en juillet dernier. Sans revenir sur des rebondissements dont la presse et Olivet Mag ont parlé, regardons les chiffres :
-Dans le conseil de 89 sièges, il y a 38 femmes, soit 43% de femmes. C’est le résultat du fléchage imposé par la loi. On remarque que sur les 8 « plus petites » communes qui n’envoient qu’une personne, leur maire, il y a 7 hommes et une seule femme. Le fléchage actuel montre ses limites et imperfections pour les petites communes.
-Christophe Chaillou, le président, est entouré de 14 vice-présidents et 6 vice-présidentes. Le bloc exécutif comporte seulement 29 % de femmes, loin de l’équilibre. Après le président, un premier puis un second vice-présidents, puis une vice-présidente, (enfin !) , en quatrième position seulement ! Certes, c’est mieux qu’avant, avec 3 femmes seulement pour 21 postes, soit un petit 14% ! Certes c’est un peu mieux que la moyenne nationale ! Mais « peut mieux faire » évidemment !
On peut s’étonner de lire que ces 6 femmes sont appelées « vice-président » sur le site d’Orléans Métropole. Bizarre !
-On peut se réjouir d’une vice-présidence à l’égalité femmes-hommes, à la 7eme place dans les vice-présidences, Valérie Barthe-Cheneau, maire de La Chapelle- Saint Mesmin. La loi du 4 aout 2014, sur l’égalité femmes-hommes, dans son article 61, demande aux communes et intercommunalités de plus de 20 000 h (Olivet et Orléans Métropole sont concernées) de développer sur leur territoire des politiques d’égalité. Nous formulons des espoirs pour des sensibilisations efficaces dans tous les domaines encore problématiques : pour l’égalité professionnelle et contre les inégalités de salaire et de retraites, contre le fléau des violences familiales, pour l’autonomie des femmes et contre les dominations, contre les vieilles (trop !) habitudes sexistes, contre les plafonds de verre divers et notamment dans le monde politique et de la gestion des affaires publiques. Avoir le souci et la volonté politique d’avancer résolument vers l’égalité… C’est un programme humaniste…
Dans les années 90, (au siècle dernier !), s’est développé un large mouvement paritaire, constitué d’associations et de personnalités fort diverses. En 1945, les élections législatives, avaient envoyé 6,8% de députées à l’Assemblée nationale et 50 ans plus tard en 1995 les députées ne représentaient que 6,1% de l’Assemblée ! Et les autres instances élues présentaient à peu près le même déséquilibre. La parité apparut alors comme une exigence dans la démocratie, pour un partage équilibré des pouvoirs et des responsabilités dans la gestion des affaires publiques. Elles aussi, réunion d’associations de femmes diverses, fut fondée en 1992, en affirmant son pluralisme et son indépendance notamment vis-à-vis des partis politiques et des institutions religieuses. Depuis Elles aussi œuvre pour la parité dans les instances élues ( www.ellesaussi.org) .
La parité politique, c’est l’affirmation symbolique de l’égalité femmes-hommes et un levier pour avancer vers l’égalité. C’est aussi la reconnaissance et l’utilisation des compétences des femmes. Pourquoi se priver des compétences des femmes ? C’est la parité quantitative et qualitative à la fois. Son antenne du Loiret, Elles aussi 45 ( @ : elllesaussi45@wanadoo.fr) existe depuis 1998 et mène des actions de sensibilisation et réflexion sur ce thème avec démocrates et humanistes divers .
Les progrès furent grands…. Il en fallait et il en faut encore quelques-uns… Et nous avançons vers la modernité d’une démocratie paritaire.
Elles aussi vous présente ses meilleurs voeux pour 2021 !
Vous pouvez lire ci-dessous les vœux de Elles aussi en cliquant sur le lien :