Cerisaie et Providence

Situons bien les lieux dont il va être question et plaçons-nous dans la rue du Général de Gaulle où la municipalité a eu la bonne idée de présenter aux passants, en quelques panneaux, le projet (désormais en cours de réalisation) de la Zac du Clos du Bourg.

En agrandissant les photos, au besoin, vous verrez les grandes masses de ce projet qui va progressivement remodeler le cœur du Bourg d'Olivet.

On peut aussi accéder aux documents disponibles sur le site de la mairie d'Olivet, sous l'onglet "grands projets".

Les photos ci-dessous reproduisent les outils de la communication visuelle in situ. Attention... pour des raisons de choix graphique, le visuel ne respecte pas l'habituelle disposition orientée vers le Nord...

Mais, en prenant un peu de temps, on repère en haut de gauche à droite ou inversement, le tracé de la rue Marcel Belot, au milieu, la ligne droite matérialise le futur "mail piétonnier" qui prendra la place de l'actuelle allée Thomas Mesmin.

Les blocs en vert correspondent aux immeubles programmés sur les divers ilots de la ZAC. En jaune, c'est l'équipement public, en cours d'achèvement: l'école du Poutyl, remaniée, restructurée pendant que les élèves et les personnels utilisent l'école "éphémère" hébergée dans les bâtiments préfabriqués installés à l'emplacement de l'ancienne caserne des pompiers. En gris, ce sont les bâtiments qui seront conservés, par exemple la mairie, et divers immeubles d'habitation récents inclus dans le périmètre. On devine le tracé de la rue du Général de Gaulle, et à droite du "I" qui situe les panneaux d'information deux emplacements immeubles à venir sur les ilots 7 et 8 du plan de zonage, et un passage voué à ramener vers la rue Marcel Belot. De l'autre côté de l'actuelle rue des Ecoles, les bâtiments en gris correspondent à l'école privée Notre Dame de la Providence. Plus près de la mairie, en vert, un ensemble de bâtiments correspond à ce qui sera édifié sur l'actuel emplacement de l'école publique de la Cerisaie.

On sait déjà qu'une actualité qui associe des questions d'urbanisme, de choix patrimoniaux et d'attachement à la laïcité va se poser à l'échelle de la Zac du Clos du Bourg. C'est une question de taille qui concerne en fait toute la commune et toutes celles et tous ceux qui ne voient pas d'un bon œil qu'on brade un pan du passé scolaire, laïque et patrimonial d'Olivet.

De quoi s'agit-il donc? Ce ne fut d'abord qu'une rumeur, qu'une éventualité évoquée comme en passant, mais c'est désormais confirmé par le Maire lors d'une réunion municipale: le collège de la Providence  souhaite racheter l'école communale primaire de la Cerisaie, dont les terrains et locaux sont actuellement compris dans le périmètre de la Zac... pour y installer des classes de sixième. Rappelons que l'école primaire et maternelle de la Providence faisait initialement partie du périmètre de la Zac... mais qu'une délibération de mars 2015, votée à la quasi unanimité (à l'exception notable de la seule Danièle Bouchoule) l'en a extraite...

Tout le monde n'envisageait pas de gaîté de cœur la fin de la Cerisaie qu'on voit ci-dessus côté général de Gaulle, ainsi que l'immeuble "moderne" qui comporte deux étages de logements au-dessus du dos du gymnase de l'école. Mais une nouvelle école était prévue à l'Ouest, dans la future Zac de la Vanoise... et au nom de l'intérêt public, on pouvait se résoudre à ce que le terrain permette la construction de 66 logements neufs. On pouvait même envisager que ce fameux "ilot 9" accueille moins de logements mais comporte une structure d'intérêt général, une maison citoyenne, une épicerie solidaire, un relogement de la structure "à l'Angle"...

Ci dessous quelques vues des écoles de la Cerisaie et de la Providence vues depuis le côté Sud, du parking et de la rue des Écoles. Sur la première photo, on devine au fond le haut de l'immeuble de logements communaux mentionné plus haut (et voué à la démolition). On peut également imaginer le cheminement en circulation douce  qui mettra les parkings en communication directe avec la rue du Général de Gaulle.
 

Faut-il préciser que nous n'avons rien contre les élèves de ND de la Providence ni contre les familles qui font, pour des raisons diverses et variées, le choix d'écoles dont l'orientation confessionnelle est explicite (voir les photos ci-dessus)?  Ces écoles sont "sous contrat", suivent à leur manière les programmes et instructions du Ministère de l’Éducation nationale. et la commune participe aux frais scolaires pour les mêmes montants par élève que ceux qui sont alloués aux élèves de l'enseignement public. Mais enfin, c'est bien pour servir à des fins privées que la Zac, prévue pour répondre à l'intérêt commun en matière de logements et de redynamisation du cœur du Bourg, serait amputée d'un des "ilots" concernés si les intentions du Collège de la Providence (qui souhaiterait y délocaliser les classes de sixième) aboutissaient à l'aliénation d'une part du patrimoine communal! Ce patrimoine est foncier, est bâti... il est aussi mémoriel: l'école primaire publique de la Cerisaie aura été, pendant plus d'un siècle, la grande école communale de filles de la commune d'Olivet (les garçons étant eux scolarisés à l'école du Poutyl) avant que les diverses écoles olivetaines deviennent mixtes et que la répartition des élèves se fasse par secteurs. La création de ces écoles laïques se fit à la toute fin du XIXème, à l'issue d'une histoire fertile en épisodes et rebondissements: voir "petites histoires des écoles d'Olivet sur olivet.fr.

En témoigne l'inscription en haut du pignon de la Cerisaie sur la rue du Général de Gaulle.

Renforcer l'offre d'enseignement privé, au cœur d'Olivet (et pour des effectifs scolaires pour une bonne part extérieurs à la commune) en permettant la constitution d'un bel ensemble immobilier hors Zac, et en faisant fi du passé et de l'attachement des élèves et familles olivetaines à l'école de la Cerisaie, ça pose problème, non? Et comme le dit un ancien d'Olivet, notre ami d'Olivet écologique & solidaire Michel Jesset:

Vendre la Cerisaie à la Providence, c'est, pour la commune, aller contre le  principe de neutralité de l’État vis à vis des religions qui est inscrit dans notre Droit.

De tout cela, on reparlera, sans doute, en cette année 2021 qui s'ouvre devant nous! Enfin, avec l'ombre d'un doute, ce doute qui accompagne si bien les convictions laïques en souhaitant que vous aimiez, vous aussi "les gens qui doutent", ceux de la chanson d'Anne Sylvestre, à retrouver ci-dessous avec Albin de la Simone, Jeanne Cherhal et Vincent Delerm.

https://youtu.be/qM1XxVZH-I0