Dans la lutte contre la pandémie due au Covid 19, la mise au point d'un vaccin sera un atout majeur! Elle l'est, le sera, le serait... Car les délais sont longs, la mise à disposition d'un vaccin et les campagnes de vaccination ne sont pas exactement pour demain. L'annonce récemment faite par Pfizer et BioNtech (un géant américain et une start up allemande) a suscité un tel emballement médiatique que, pour un peu, on aurait cru que tout était en voie d'être réglé.

La rédaction d'Olivet Mag n'a bien sûr aucune compétence en virologie pour se prononcer sur l'annonce de Pfizer. Mais on peut quand même rappeler que plusieurs équipes travaillent à la mise au point de leurs "candidats vaccins", que les publications actuelles ne comportett pas tous les éléments susceptibles d'entraîner l'adhésion unanime des milieux scientifiques et qu'il est bon de savoir de quoi il retourne , combien il faudra débourser et comment il faudra s'y prendre pour convaincre les populations qu'il conviendra de se faire vacciner.

On sait déjà via BFM TV que les investisseurs ne tiennent plus en place:

"Cette nouvelle (annonce Pfizer) est énorme, on l'attend depuis très longtemps!", s'est enthousiasmé Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance, interrogé par l'AFP à Paris juste après l'annonce. "C'est l'information de l'année, peut-être même de la décennie. Le vaccin contre le Covid est trouvé", s'est de son côté enflammé Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets à Francfort (où le Dax prend 5,4%). "Presque rien ne pourrait être plus beau que cette information après quatre ans de divisions transatlantiques sous le gouvernement Trump" a-t-il ajouté"

On sait moins que les hymnes à Pfizer des média français, presque unanimes, masquent que c'est un duo  de médecins co-fondateurs de la start-up allemande de biotechnologies BioNTech, qui ont découvert un vaccin contre le Covid:  la professeure Özlem Türeci, fille d'un médecin turc immigré en Allemagne. et son époux Uğur Şahin, né en Turquie d'un père ouvrier et immigré en RFA à l'âge de 4 ans dans le cadre du regroupement familial.

D'autres font le lien entre une certaine fragilité des éléments scientifiques d'information et la fébrilité des investisseurs, comme dans ce billet de "L'investisseur sans costume " alias Guy de la Fortelle sous le titre malicieux:

Ce vaccin qui soigne si bien les Bourses

L'article est long, nous n'en donnons que quelques extraits, sans nous prononcer sur le fond de l'affaire mais pour verser au débat des éléments qui peuvent mener à s'interroger.

 

" +7,5 % hier sur le CAC40.

Pour une fois, les marchés américains ne font pas si bien.

Nous avons explosé la barre des 5 000 points pour aller directement à 5 300.

Cette euphorie nous vient des résultats mirifiques d’un essai clinique de vaccin par le laboratoire Pfizer – dont les données n’ont pas été publiées, ni vérifiées – mais qui serait efficace à 90 % (alors que le vaccin contre la grippe oscille difficilement entre 40 et 60 % d’efficacité selon les années).

Cela ne va pas. Annoncer des résultats sans publier les chiffres de l’essai va à l’encontre de la déontologie scientifique de base. "

[...]

"Cela n’empêche pas le patron de Pfizer, Albert Bourla, d’être dithyrambique : c’est un grand jour pour l’humanité, enfin la lumière au bout du tunnel, la plus grande découverte médicale depuis 100 ans (y compris la pénicilline, le plasma sanguin, le pacemaker ou le scanner, Docteur ?).

Selon l’annonce de Pfizer, 39 000 personnes ont reçu 2 doses du vaccin ou leur placebo

Sur ces 39 000 personnes, 94 auraient contracté le virus et parmi ces 94, plus de 90 % feraient partie du groupe placebo. On imagine donc que 9 personnes vaccinées ont été infectées contre 85 qui avaient reçu le placebo.

Cela signifie que d’un côté, 0,4 % des placebos ont été infectés et de l’autre 0,05 % des vaccinés l’ont été.

 Bien sûr les résultats ne sont pas présentés comme cela car de ce point de vue, la différence pourrait être due à la marge d’erreur."

[...]

. Les risques d’erreurs et de biais statistiques sont énormes et en l’occurrence :

  • Ils n’ont pas suivi les patients suffisamment longtemps selon les standards de la FDA américaine ;
  • Ils n’ont pas isolé suffisamment de cas pour être statistiquement valides ;
  • Ils n’ont pas publié leurs chiffres qui n’ont donc pas pu être vérifiés par la communauté scientifique…
  • Ils ne savent même pas de leur propre aveu quel est l’effet réel du vaccin sur les cas sévères de Covid… Qui sont ceux qui nous qui nous intéressent vraiment.

Alors pourquoi aujourd’hui ?

Cette annonce intervient très opportunément le lundi suivant la probable victoire de Joe Biden aux États-Unis.

  [...]

Nous NE sommes PAS dans le temps de la science, nous sommes exactement dans le temps de la politique, du marketing et des grosses affaires louches.

Ils utilisent aujourd’hui une technique de manipulation éculée : Annoncez un résultat époustouflant, avec beaucoup de gravité et d’emphase, mais surtout aucun détail, et une fois que tout le monde sera béat d’admiration et de gratitude envers les sauveurs contre le virus, il sera trop tard pour aller chercher des poux à cet essai clinique.

[...]

Aujourd’hui ils nous présentent ce vaccin comme miraculeux mais personne ne discute de l’intérêt de ce vaccin : la Suède a atteint une immunité collective avec une mortalité désormais plus faible qu’en France et n’a à faire face, ni à une seconde vague de décès ni à des mesures de confinement moyenâgeuses : Sans qu’ils aient besoin d’un vaccin.

Alors pourquoi dépenser des dizaines de milliards dans un vaccin lorsque les voies mystérieuses du corps humain et de la nature sont plus efficaces et sans effet secondaire ?

Pourquoi dépenser des dizaines de milliards dans la recherche d’un vaccin au lieu de reconstruire nos systèmes de santé, retrouver la moitié des lits de réanimation qui ont été fermés depuis 20 ans ?

Nos médecins, infirmières et personnels hospitaliers étaient déjà à bout de souffle avant cette crise et qu’avons-nous fait depuis 8 mois ? Avons-nous pris à bras-le-corps le problème de déliquescence de nos hôpitaux ? Reprenons-nous en main la filière de santé en France qui ne fait plus l’admiration de personne depuis longtemps ? Allons-nous nous occuper de traiter nos médecins et infirmières dignement ?

Non, nous avons couru derrière un vaccin cache-misère.

Vaccin ou hôpital, dans les deux cas, nous parlons d’argent public, mais d’un côté détourné vers des profits privés gigantesques et de l’autre au service de la communauté et du bien commun.

 [...]

 

L’annonce d’hier, en tout cas dans sa forme, n’a rien à voir avec un grand jour pour l’humanité, ou alors pour une humanité réduite aux grands actionnaires et prédateurs financiers.

 

Le virus dont il nous faudrait nous débarrasser aujourd’hui avant le Covid, c’est le virus de la finance devenue folle et qui emporte nos économies, nos infrastructures, nos biens communs et avec elle et sans doute plus de vies encore que ce Covid qui a bon dos pour justifier tous leurs excès politiques, sociaux et financiers.

 

 

Merci à notre ami Christian Peter de nous avoir communiqué les éléments ci-dessus.

Merci à celles et ceux qui adresseront leurs commentaires de se rappeler que les commentaires doivent d'abord être validés avant d'être publiés.

Si les questions soulevées par l'investisseur sans costume vous intéressent, vous pouvez en savoir plus via le lien ci-dessous.

Mais ne faîtes pas comme lui... couvrez-vous, et prenez soin de vous!

Retour à l'accueil