Confinement: l'éternel retour

Donc... c'est reparti pour un tour!

Avec la deuxième vague, annoncée depuis belle lurette, même si aujourd'hui certains, notre président en tête, jouent la surprise, voilà revenu un confinement. Il n'est ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre... C'est là, du confinement l'éternel retour, comme dans le film de Cocteau et Delannoy avec Jean Marais et son pull jacquard et Madeleine Sologne, plus blonde que blonde!

Revoilà le temps des distinctions arbitraires entre les commerces de première nécessité... et les autres. Les cavistes restent ouverts: on ne mourra pas de soif! Mais les fleuristes fermeront après la Toussaint. Et les librairies le sont déjà. Qui a décrété ces priorités? Le gouvernement qui sait mieux que nous de quoi nous avons surtout besoin! Et puis, les fleurs et les livres qu'on ne pourra plus aller choisir chez nos commerçants de la rue Marcel Belot ou de la place Louis Sallé, en attendant de se les faire livrer, on pourra en trouver en périphérie dans les grandes surfaces, seul secteur économique dont la bonne santé financière semble garantie!

Comme lors du premier confinement, le secteur de la culture va trinquer: fermeture des cinémas et autres salles de spectacle! Le programme de l'Alliage devient un ouvrage de fiction et le festival Récidive au cinéma des Carmes et au Carré St Vincent restera dans les limbes.Pourtant aucune étude n'a jamais montré que dans ces lieux où les spectateurs sont masqués, séparés et muets le virus ait été plus virulent et circulant que dans les bus, trams, métros et trains empruntés par les scolaires, les soignants et tous ces personnels de "seconde ligne" (caissières, postiers, agents d'entretien etc...) dont on redécouvre aujourd'hui la fonction indispensable.

Grand changement: le maintien des activités scolaires et éducatives. Par souci de la nécessaire formation de la jeunesse à la maîtrise des connaissances et au vivre-ensemble? On aimerait en être sûr... Mais bien des voix murmurent que c'est plus pour décharger les familles du souci de savoir quoi faire des enfants et permettre aux parents d'aller bosser ou de télétravailler en paix!  Que se passera-t-il si on constate que les écoles, collèges et les lycées peuvent héberger des "clusters" tout autant que les abattoirs, cérémonies d'obsèques et autres lieux de cette "bamboche" que stigmatise le préfet Pouëssel ?

Mises en sommeil lors du premier confinement, les activités associatives (sportives, culturelles, citoyennes...) commençaient juste à reprendre un rythme de croisière dans le respect des règles, normes et autres contraintes sanitaire. Les voilà vouées à rester au point mort, à revoir leur calendrier d'AG et de réunions, à se demander si les adhérents suivront, si les cotisations rentreront?

En tout cas la réunion de rencontre entre les candidats de la liste Olivet écologique et Solidaire, leurs élus et leurs soutiens, qui devait se tenir le mardi 17 novembre est compromise puisque impossible à tenir dans une salle publique et guère pensable dans un lieu privé ! Et la vie municipale va à nouveau se mener en catimini!

Bref, même si cela n'est guère évoqué dans les grands discours gouvernementaux et les éditoriaux des journaux,, ce reconfinement met un frein à tout un pan de la vie sociale et citoyenne. "Va produire, va à l'école et au supermarché, rentre chez toi te boucler devant la télé... et, surtout, n'oublie pas de t’ auto-justifier pour aller faire un tour, une course ou promener Mirza! Et si tu es bien sage, alors, peut-être le père Noël sera au rendez-vous!" Tel semble être le propos sous-jacent à l'exposé des belles et bonnes raisons de combattre (à nouveau? enfin? ) cette pandémie contre laquelle pendant de longs mois de printemps et d'été, les bonnes mesures n'ont peut-être pas été prises à temps.

On ne cèdera pas ici aux joies saines du Yakafokon, ni même aux délices pervers du Yavékafalékon. Mais quand même, entrant dans une nouvelle ère de reconfinement, on peut s'interroger sur ce qui fut, ou non, pertinent dans les semaines précédentes.

Quant à ce qu'il en sera demain ou plus tard, dans l'enchaînement de l’Éternel retour ou d'Un jour sans fin, c'est magnifiquement décrit par François Morel dans la chronique du vendredi matin sur France Inter ce 30 octobre!

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