Agriculture et sécheresse: faut-il stocker l'eau?
15 août 2019Les lecteurs d'Olivet Mag sont parfois aussi des lecteurs du Monde. Beaucoup le sont... mais pas tous, pas toutes! Et puis, parfois on peut passer trop vite sur le sommaire et louper des articles intéressants.
C'est pourquoi, je recommande fortement d'aller consulter:
Par ce lien, on peut accéder à un article de Martine Valo qui a recueilli les observations faites par Florence Habets, chercheuse en hydrométéorologie, professeure attachée à l'Ecole normale supérieure et présidente du conseil scientifique du comité de bassin Seine-Normandie. Elle nous prévient que les sécheresses vont "augmenter en intensité, en superficie et en durée" et que "les trois prochains mois devraient-être chauds et secs".
Doit-on alors organiser, comme le demandent des élus et des agriculteurs, le stockage en hiver de grande quantités d'eaux pour en disposer lors d'épisodes de sécheresse et de canicule? Ce serait, d'après elle, un leurre: d'une part le coût des barrages et des retenues est important, d'autre part celles-ci mobilisent le plus souvent des zones humides, des espaces agricoles et forestiers et contribuent ainsi à l'artificialisation des sols, enfin, c'est là une forme d'appropriation pour les demandes d'une agriculture intensive de ressources qui par définition appartiennent à tous!
Ces solutions semblent cependant rassurantes... mais il ne faut pas oublier que l'eau stockée à l'air libre en surface a tendance à s'évaporer, surtout en période de fortes chaleurs. Les réserves accumulées par les grands barrages peuvent servir sont lors de courtes sécheresses. Mais, "pour les épisodes pluriannuels" précise Florence Haberts, "les grandes infrastructures peuvent avoir des effets pervers, car elles favorisent l’usage excessif de la ressource.... [...] du coup on prend des mesures d’économie trop tard et le temps nécessaire pour les remplir de nouveau prolonge la pénurie".
Alors, que faire?
Protéger les nappes et les sols qui se gorgent de volumes d'eau importants et les transfèrent vers le sous-sol.
Cette protection des moyens naturels de stockage implique de planter des haies, de sanctuatiser les zones humides, de mettre fin à l’artificialisation des terres… Et, pour adapter la production agricole à une diminution des ressources en eau, il faut renoncer à une conception productiviste de l'agriculture.
Bref, les particuliers peuvent toujours toujours se procurer des ventilateurs, des climatiseurs, des systèmes de récupération des eaux pluviales...Mais pour résoudre globalement et durablement le problème, un changement de mentalité et de paradigmes est nécessaire, ici et maintenant: on ne peut plus se permettre de perdre du temps!
- Qu'on y regarde à deux fois avant de procéder au bitumage et bétonnage! A Olivet il ne faut plus reproduire l'erreur commise dans la conception du parking Marie Curie, et favoriser la pénétration des eux pluviales dans les sols même quand on entreprend une Zac dans le Clos du Bourg. Sur la métropole, il faut maintenir la continuité hydraulique des sols et le couvert végétal boisé entre les bâtiments. Il y a urgence : la Loire est en danger et nous aussi avec toutes les centrales qui comptent sur son eau pour refroidir leur coeur radioactif.
- Cessons de tasser le sols! Il faut maintenir leur porosité naturelle acquise au cours de siècles et de millénaires par l'action du climat (cycles d'humectation - dessication) et de la biodiversité (flore, faune, microbio. ) abritée dans le sols.
- Arrêtons la déforestation pour l'huile de palme pour nos bagnoles et le reste!
- Réduisons les cultures demandant de l'irrigation et cessons de nous accrocher à des méthodes culturales dépassées!