Un Faust qui décoiffe!

Vous avez sûrement déjà reçu des prospectus, vu des affiches, des autocollants et aperçu les vitrophanies sur les trams. Et peut-être aussi croisé ici ou là les "flashmobs" donnant aux gens qui passent, et s'arrêtent, un aperçu du spectacle.

Mais, je vais malgré cela en rajouter une couche (ou une louche?) en insistant sur quelques aspects de cette entreprise.

*Ce Faust de Gounod est, avec Carmen, l'opéra en langue française le plus joué en France et dans le monde. Nombreux sont les airs, qui traînent dans notre mémoire: l'air des bijoux... mais aussi, Demeure chaste et pure, Le veau d'or est toujours debout, le chœur des soldats, la poignante complainte du Roi de Thulé..oui, c'est bien là le signe qu'il s'agit d'une œuvre qui a été populaire et peut le redevenir!

*Une salle immense, le Zénith, un plateau idem, des dizaines de classes et d'établissements scolaires impliquées dans le projet, une foule de choristes, de musiciens, de danseuses, de costumières, de coiffeurs et coiffeuses, de maquilleuses... La Fabrique Opéra c'est tout un monde! Pour la générale jeudi soir... 4000 scolaires et accompagnateurs seront accueillis!  Et pour cela, ce soir comme pour les jours suivants, pour le son, la régie, les éclairages, la scénographie, c'est pro de chez pro! Et du côté des solistes aussi, bien sûr!

*Le livret conçu par Jules Barbier et Michel Carré, s'inspire de la tragédie poétique composée par Goethe, qui lui-même avait repris des éléments de ces légendes qui circulaient en Europe depuis la Renaissance sur ce savant alchimiste qui aurait conclu un pacte avec le diable, Méphistophélès.  En échange de son âme, il retrouve une nouvelle jeunesse, séduit l'innocente Marguerite, avant de l' abandonner peu après, avec son enfant. Maudite par son propre frère, Valentin, meurtrière de l'enfant, Marguerite est condamnée à mort, mais son repentir la sauvera de la damnation. Telle est la trame de l'opéra.

*Les représentations du Faust de Gounod sont souvent un  peu sombres, languissantes et lugubres (voir sur you tube) et malgré le talent des interprètes on peut trouver le temps... un peu long. Gaël Lépingle, le metteur en scène, et Clément Joubert, le directeur musical, ont choisi d'alléger, au prix de quelques coupes, de densifier l'histoire et d'abandonner les clichés romantiques et moyenâgeux pour un contexte résolument moderne, moins kitsch et... plus électrique! Après tout, les grands mythes sont sans cesse relus, revus, revisités...

*D'ailleurs Goethe lui-même (qui était également un véritable savant) n'a cessé de revenir sur ce personnage  et de multiplier les versions illustrant divers aspects de ce mythe qui a également été servi par Byron, Nerval, Berlioz, Schumann et bien d'autres encore.

Le mythe de Faust renvoie à des thèmes d'une importance majeure: la tentation scientifique et illusoire de parvenir à une connaissance totale de la nature et du monde, le questionnement sur les limites de ce qu'il serait possible d'oser accomplir au nom du savoir

Mais ces graves perspectives disparaissent dans le livret de l'opéra de Gounod au profit de tentations plus pressantes: le vieux savant en vient à penser que la jeunesse et ses plaisirs, l'or, la puissance, l'amour des femmes  valent mieux que ses grimoires et ses recherches...

Un Faust qui décoiffe!Un Faust qui décoiffe!Un Faust qui décoiffe!

Pour en savoir plus sur ce Faust-là...

Pour prendre vos places

(il en reste encore à vendre,  à partir de 19 Euros!)

allez sur le site:

 

http://www.lafabriqueopera-valdeloire.com

 

Un opéra,

comme celui-là,

à deux pas,

sans train, ni métro, ni tracas...

ça serait bêta

de rater ça!

 
 

Retour à l'accueil