Du côté du pont Cotelle
27 janv. 2018Du pont Cotelle, parfois, en été, on a une belle vue sur un Loiret manquant cruellement d'eau...
On pourrait presque y randonner à pied, mais non, le chemin de Compostelle ne passe pas par le cours du Loiret ni sur le pont Cotelle!
S'il permet de monter du val sur le "coteau" en franchissant le Loiret c'est à un certain Jean Cotelle, notaire de son état, qu'il doit son nom. Jadis propriété privée ainsi que les différentes parcelles auxquelles il permettait d'accéder, ce pont fut longtemps une simple construction de bois, un passage sur pilotis à usage essentiellement agricole et très local. Sa gestion était assurée par un syndicat de propriétaires de parcelles. Bref, sur le Loiret,rivière privée, c'était un pont privé...
Le temps, les inondations, les dommages de guerre (les Prussiens l'incendièrent en 1870) font que ce pont, utile mais modeste, a dû sans cesse être rebâti, réaménagè, rafistolé... Comme cela dépassait les moyens des copropriétaires, ils préférèrent le céder à la commune d'Olivet, qui en est propriétaire depuis bientôt 65 ans.
Honnêtement, dans son état actuel,ce n'est pas le plus élégant des ponts d'Olivet! Avec sa structure en béton armé et ses nombreux jambage enfoncés dans le lit de la rivière, il témoigne d'une époque révolue de l'architecture des ponts et d'un souci bien mince du respect de l'environnement naturel et paysager. Passer sous ce pont en barque, c'est avoir une vue de ce que notre rivière peut avoir de plus sombre et vieillot..Passer sur ce pont, c'est admirer une exposition des dispositifs les plus variés, panneaux et ralentisseurs à foison et, surtout magnifiques (!) portiques pour dissuader les chauffeurs de poids lourds et véhicules hors gabarit de passer par là... Ah, ces portiques, installés, déplacés, abimés, remplacés... eux aussi ils ont toute une histoire, évoquée dans l'article ci-dessous.
Nous avons déjà abordé dans le Courrier du Gamo la question du franchissement du Loiret, question qui se pose à l’échelle de la commune mais aussi à celle de l’agglomération. Prenons le cas précis d’un pont, le pont Cotelle, et d’une voie, celle qui d’Olivet à Orléans, rejoint le pont à la voie Gaston Galloux. Elle offre quelques exemples de ce qu’on ne voudrait plus voir en matière d’aménagement des trajets.
Pauvre pont Cotelle, avec ses rambardes qui ignorent tout de la ligne droite, avec son faible tirant d’air pour qui passerait en dessous, avec ses voies étroites… Depuis des années qu’il souffre, les édiles qui le gèrent ne cessent d’en bricoler la chaussée et les accès et comme, malgré tout, il est trop vétuste pour assurer sa fonction, le voilà doté de dispositifs pour réduire la vitesse et dissuader les utilisateurs dont le véhicule serait hors gabarit. Soit… C’est certainement nécessaire, mais depuis le temps que le principe de précaution l’emporte sur le principe de construction, l’accès au pont est devenu un laboratoire d’essai des dispositifs de signalisation et de ralentissement. Portiques, coussins berlinois, plots de séparation, chaînes, poteaux, panneaux… Il a tout accueilli, tout subi. Et ces dispositifs tous plus bariolés les uns que les autres doivent être bien peu solides si l’on en juge par le rythme auquel ils sont modifiés, démolis, remplacés,… avec à chaque fois les entraves à la circulation et les frais que cela représente. Et les années passent… mais le pont Cotelle et ses accès ne sont toujours pas pourvus de trottoirs dignes de ce nom ni de bandes cyclables. Et pourtant, il y a la place pour un franchissement élégant du Loiret par un ouvrage d’une seule travée amorçant dès la rive Nord la remontée vers le coteau au Sud.
C'était publié en novembre 2005 dans un excellent bulletin de 4 pages ... le numéro 50 du Courrier du Gamo!
Sous le premier mandat de Hugues Saury, quand il n'était encore que maire d'Olivet), les travaux entrepris consistaient à consolider (par remplacement des longerons soutenant le tablier) un pont qui, sous l'effet du passage des poids lourds avait du vague à l'âme et bougeait dangereusement (d'une vingtaine de centimètres côté Nord...). Et depuis... rien, une simple et nécessaire surveillance de l'ouvrage. Il faut dire que le maire avait accepté que l'AgglO donne alors la priorité à d'autres travaux à Olivet (le boulevard Victor Hugo et la passerelle en encorbellement du pont Leclerc). Et pourtant le pont Cotelle allait finir par être mentionné au projet d'agglomération
« Le projet est estimé à quatre millions d'euros. 150.000 euros ont été inscrits au budget 2016 de l'AgglO. Ils permettront de lancer les études »avait même déclaré C-R Lemaignen à la République du Centre en 2016. Les travaux devaient débuter à l'orée de l'été 2017 et fin 2018, ça devait être fini. Bref, c'était dans les tuyaux et ça devait finir par arriver... comme la fibre.
C'est donc finalement sous la houlette de la métropole et sous la présidence d'Olivier Carré que le pont Cotelle devrait enfin être refait. Oui, totalement refait, car on ne peut se contenter d'un nouveau rafistolage On peut espérer que le projet sera ambitieux et que le futur pont Cotelle s'insérera dans un plan de circulation pensé à l'échelle de tout ce secteur de l'agglomération.
Il faut à cet endroit d'Olivet sur un Loiret encore plutôt étroit un pont qui aille de rive en rive sans piliers dans le lit de cette si fragile rivière...
Il faut un pont qui s'intègre, de jour comme de nuit, avec un bon éclairage, dans le patrimoine bâti et arboricole du quartier...
Il faut un pont dont le profil longitudinal permette une montée plus douce du val vers le coteau... ou une descente moins abrupte d'Olivet vers Orléans ce qui revient au même!
Il faut enfin, et presque surtout, un pont qui fasse une place aux déplacements doux, aux piétons et aux cyclistes. Actuellement... c'est pour les deux-roues le seul col (hors catégorie) du tour d'Olivet! Il fait la fierté des sportifs et experts qui prennent assez d'élan pour grimper le raidillon en jouant à bon escient du dérailleur... Il fait le désespoir de ceux qui peinent, qui n'ont que le choix entre une chaussée où les conducteurs s'impatientent et un bas côté (on n'ose pas dire un trottoir) à peine praticable. Et pourtant c'est par là qu'on voudrait pouvoir circuler pour rejoindre, depuis la piste cyclable qui longe l'avenue Gaston Galloux depuis le pont Thinat, l'Est d'Olivet, (le clos de Lorette, le camping, les nouveaux lotissements) ou encore le campus. Nul doute que s'il existait encore, le groupe vélo du Forum des Citoyens aurait eu son mot à dire... Sera-ce l'occasion de créer un de ces fameux "groupes épéhémères" pour une véritable concertation en amont du projet?
En page 5 du magazine municipal de janvier 2018, un encart annonce qu'"un groupe de travail est aujourd'hui constitué, composé d'Olivetains". On finira peut-être par savoir qui ils sont et comment les contacter...parce que pour l'instant, la constitution de ce groupe est restée fort discrète. Il est écrit qu'il pourra s'appuyer sur une modélisation 3D pour "amender le projet": n'est-ce pas une manière de dire que ce dernier a déjà été bien avancé.
En tout cas une réunion publique se tiendra le jeudi 1er février à 20 heures 30 au salon Bleu de la mairie d'Olivet.
Réunion d'information? réunion de concertation? Tiens, ça n'est pas marqué dans le magazine...
Il y aura peut-être des avis divergents, des accords, des désaccords...
Mais on peut gager qu personne ne voudra jamais d'un Loiret
qui ressemblerait à ce que donne le montage ci-dessous
fait... à partir d'une vue prise depuis... le pont Cotelle!