Macaigne, c'est ceux qui en parlent le moins...

Voilà un film programmé cette semaine au cinéma Les Carmes à Orléans dont l'avant-première a eu lieu lundi 30 octobre devant un public nombreux venu pour découvrir le film et rencontrer le réalisateur, Vincent Macaigne, et les trois comédiens principaux, des (encore) jeunes acteurs de théâtre tout à fait remarquables: Emmanuel Matte, Laurent Papot et Pasacl Rénéric..Joséphine de Meaux et Laure Calamy, elles, n'étaient pas là... Dommage!, c'ets ceux qui en parlent le moins...

Nombreux sont les Olivetains et Orléanais attachés à suivre la carrière de cette dernière, originaire d'Olivet et qui fit ses tout premiers pas d'apprentie comédienne au sein des ateliers du Mobil'Théâtre à Saint-Jean de la Ruelle et qui eut à diverses reprises l'occasion de jouer au Carré Saint-Vincent dans des spectacles proposés par le CDN ou par l'Atao. Les autres interprètes ont aussi partie liée avec Orléans puisqu'ils participaient tous à une mise en scène de la Cerisaie de Tchekhov, revisitée par... Vincent Macaigne.

L'article de Jérémie Couston dans Télérama reproduit ci-dessous pointe avec justesse les caractéristiques de ce film, son propos rageur et dérangeant, les conditions assez "sauvages" de son tournage et la longue gestation qui a permis d'aboutir à la version désormais présentée en salles. Tout cela suffirait à recommander ce film hors normes...

Mais comme les images ont été prises dans l'Orléanais dans les marges de liberté du travail des comédiens au CDN, le spectateur pourra s'amuser de voir comment sont réinterprètés et utilisés des lieux qui lui sont éventuellement familiers: levées de Loire, champs dans le Val, zones pavillonnaires, maison de retraite des Petites sœurs des pauvres, croix de Micy et même "notre" château du Rondon olivetain, vu depuis la rive nord du Loiret... Il devient dans le film la maison de retraite où bossent certains des protagonistes... car "les vieux, c'est l'avenir"!

D'ailleurs Vaincent Macaigne a ssuré, à tort, que le rondon était vraiment devenu une maison de retraite. En fait ce beau bâtiment qui a une longue histoire fut autrefois une résidence dont était propriétaire la Société des Auteurs... et de nombreux écrivains et comédiens y ont séjourné: Eugène Ionesco, Jean Tardieu, Hélène Cadou, Mary Marquet etc. Puis il devint propriété du département... qui ne sut trop qu'en faire. Il est désormais propriété privée comme tant d'autres châteaux des bords du Loiret que les collectivités n'ont pas su, pas voulu conserver pour un usage public du patrimoine. Désormais, c'est une maison d'hôtes...

De patrimoine, à hériter, construire, transmettre, il est fort question dans Pour le réconfort. N'attendez cela dit aucun pittoresque local dans ce film où ça crie, ça gueule, ça souffre, ça s'engueule et par lequel, peut-on dire, Macaigne cogne et castagne! Les horaires sont disponibles sur le site des Carmes, rappelé ci-dessous. Pour que ce genre de film puisse trouver son public, rien ne vaut le bouche à oreille... Alors, allez le voir et que se répande, à son propos... une (bonne) rumeur d'Orléans!

  
  
  
  
  
  

Par Jérémie Couston

Tourné en quelques jours dans la campagne orléanaise avec ses camarades du Conservatoire, « sans scénario et sans l’aide du CNC », pour n’avoir de comptes à rendre à personne, et surtout pas aux institutions qui financent et polissent le cinéma français, le premier long métrage de l’intranquille Vincent Macaigne se veut fougueux et humble. A peine un film, mais « un geste », comme se plaît à le décrire son auteur. Le montage s’est étalé sur quatre ans, entre un Dom Juan pour Arte, une douzaine de films comme ­acteur et les répétitions de trois créations pour les planches.

Les habitués de son théâtre, plein de vacarme et de fureur juvénile, peuvent d’ailleurs ranger les boules Quies. A côté, Pour le réconfort est un film presque apaisé. Du moins en surface. Très librement adapté de La Cerisaie, de Tchekhov, il ravive avec à-propos la lutte des classes, qui n’a disparu que dans l’esprit des nantis. De retour du Mexique et de New York, où ils ont joué les cigales, deux héritiers, frère et sœur, arpentent le domaine qu’ils envisagent de vendre à un ami d’enfance moins bien né qu’eux, devenu petit patron de BTP et ayant gardé une rancœur sociale. Il les voit comme « des bourgeois qui jouent aux péquenots. Dans un paquet de pays et un paquet d’époques, ces mecs-là, on leur aurait coupé la tête ».

Chez Macaigne, on dialogue peu, on s’invective, au milieu des champs, autour d’une table, dans une voiture. « Ta putain de France, elle s’est construite sur des mecs comme moi », renchérit l’ex-prolo. « T’es pauvre, tu resteras pauvre. Même si tu deviens riche, tu ­resteras pauvre », se défend le rentier. Voilà un film générationnel, qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses sur cette jeunesse française incapable de trouver sa place parmi les baby-boomeurs devenus « papy-boomeurs » triomphants. Pour tenir debout, elle peut compter sur Macaigne, rebelle sans cause et sans illusions, sinon celle de redonner un peu d’espoir.

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Cinéma Les Carmes 
 
 
 
 
 
 
 
 

POUR LE RECONFORT

Un film de Vincent Macaigne

Avec Emmanuel Matte, Pascal Reneric, Laure Calamy

Pascal et Pauline reviennent sur les terres de leurs parents après des années de voyage, et se retrouvent dans l’impossibilité de payer les traites du domaine. Ils se confrontent à leurs amis d’enfance, qui eux, d’origine modeste, n’ont jamais quitté leur campagne. Et à Emmanuel surtout, qui veut racheter leur terrain au meilleur prix pour l’expansion de ses maisons de retraite. Entre les amitiés d’hier et les envies de demain, la guerre aura-t-elle lieu ? #Fr 1h31

 
 

CINÉMA

LES CARMES

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Orléans

02 38 62 94 79

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