Quels rapports ? On peut imaginer un noyau urbain voire villageois, proche d’une ville de province à 120 km d’une capitale mondialement connue par ses atouts touristiques, son histoire, ses musées, son rayonnement culturel et scientifique, son dynamisme politique et économique, ses relations internationales, mais où la vie des habitants était déjà faite d’encombrements de circulation, de logements rares donc chers. En ces temps-là, on ne parlait pas encore de pollution de l’air, mais on ravalait les façades des monuments historiques en pierres taillées dans le « Lutécien » blanc-crème ! Bref, dans les décennies 60-70, il y avait un grand besoin de décentralisation de la capitale vers la province aux grands espaces à lotir et à vivifier.

C’est ainsi que mon unité de recherche INRA, le « service d’étude des sols et de la carte pédologique de France » quitta en 1982 ses 3 bureaux dans une vieille soupente, très froide l’hiver et très chaude l’été, du Centre National de Recherche Agronomique de Versailles (dans le parc du Château !), pour venir à quelques encablures de La Source avec son Université et les unités de Sciences de la Terre d’autres instituts de Recherche Nationale CNRS, BRGM... L’INRA avait déjà investi à Olivet-Ardon, près du camp des Gens du Voyage, dans des bâtiments pour accueillir des Forestiers venus de Nancy ou de Bordeaux. Nous sommes entrés dans un bâtiment neuf dont les 10 personnes du service décentralisé avaient pu adapter le plan, choisir l’isolation thermique et le mode de chauffage par pompe à chaleur Eau-eau. Le système tirait des calories de la nappe de Beauce, malgré les hauts cris de l’architecte outré de ne pas pouvoir placer les convecteurs électriques alimentés à l’énergie nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux ou de Dampierre-en-Burly : investissement largement récupéré par le faible coût du chauffage. Des pédologues évidemment soucieux d’écologie et d'économie réelle.

Par le principe des vases communicants, nous décentralisions la Métropole parisienne et nous contribuions à métropoliser sans le savoir Orléans, pas encore en AgglO ! Nous sommes passés de 10 à 20 rapidement en accueillant des personnels jeunes et formés du service de cartographie des sols de l’Aisne qui avait achevé son travail de 40 ans de prospection des sols à l’échelle de la parcelle. Nos laboratoires (tant attendus) de recherches en physique et minéralogie des sols et en informatique et en SIG (système d’information géographique permettant de superposer les informations thématiques point par point) étaient à développer aussi dans ce bâtiment avec recrutement de jeunes chercheurs en thèses. Et une activité d’enseignement sur les sols auprès de stagiaires et à l’Université se concrétisait rapidement. En 2017, la micro-équipe décentralisée est devenue deux grosses équipes complémentaires totalisant environ 60 personnes ; et deux autres extensions au bâtiment de 1982 ont dû être faites !

Une anecdote : le soir de notre arrivée dans le bâtiment tout neuf, est tombé un orage estival de 80 mm de hauteur d’eau en moins d’une heure et l’électricité a été coupée bloquant les pompes de relevage de la cuve tampon et tout le sous-sol du bâtiment a reçu 20 cm d’eau du seul fait du ruissellement de la descente imperméabilisée amenant au sous-sol et à la cuve (qui a débordé!). Les cartons de déménagement des archives et des livres de notre bibliothèque avaient été entreposés et ont été endommagés. Le lendemain, le sol sableux et très perméable avait absorbé la pluie tout autour du bâtiment ! Une simple éolienne aurait pu utiliser l’énergie des bourrasques de vent durant l’orage pour activer la pompe de relevage de l’eau et éviter l’inondation du sous-sol !

Ce témoignage très limité met en évidence un tout petit mais très concret bout du couple Sol-Métropole et sans doute méconnu par les visiteurs d’Olivet Mag, malgré la présence d’Olivetain-e-s dans cette équipe de spécialistes des sols de France en « Métropole et Outre-mer ». Nous renvoyons à un autre volet, exposé dans un commentaire d’article du 15 Mai, où étaient abordés, sur le Nord du département, les richesses de chaque petite région naturelle dont profite la « Métropole Orléanaise » sans que les retours vers ces entités « marginales » soient patents. Nous pourrions reprendre, dans d’autres articles, certains de ces flux de richesse (et/ou de nuisance) en les liant à la nature des sols propres à chaque région naturelle du département. »

SOLS ET METROPOLE

 

Biblio, trouvée sur Internet / Métropolisation ... utilisable pour la suite des différents aspects de la métropole

 

La métropolisation est un processus qui affecte la ville dans ses formes et dans ses fonctions.
La métropolisation désigne le mouvement de concentration de populations, d'activités, de valeur dans des ensembles urbains de grande taille. Il peut se faire au détriment de villes de niveau hiérarchique inférieur et l'on assiste bien souvent au renforcement des niveaux supérieurs (lieux centraux) du système urbain.
Les facteurs de la métropolisation sont divers : économies d'échelle et d'agglomération, avantages comparatifs, besoins d'accessibilités aux réseaux (aux échelles nationales et mondiales), etc.
Le phénomène de métropolisation ne se réduit pas à sa dimension démographique. Il doit son ampleur et son originalité à la concentration spatiale des fonctions stratégiques du nouveau système productif : appareils de commandement et de contrôle ; foyers de l'innovation ; accessibilités aux réseaux de communication virtuels ou physiques ; attractivité et poids culturels.
La métropolisation peut se mesurer et s'apprécier à l'aide de toute une série de critères structurels, fonctionnels, ou encore dynamiques qui permettent d'établir hiérarchies, classifications, typologies. Mais l'approche du phénomène dépend des niveaux d'échelle considérés : une métropole de rang global, international, ne pourra être définie, analysée comme une simple métropole régionale. Au niveau supérieur de la hiérarchie, métropolisation rime avec mondialisation.
En s’inscrivant dans les réseaux de l’économie mondiale, la métropolisation modifie l’ancrage local, régional ou national d’une ville. Le processus est multiscalaire : à l’échelle mondiale, il tend à renforcer les hiérarchies urbaines en faveur des grandes villes ; à l’échelle métropolitaine, on assiste à des dynamiques sociales et spatiales différenciées de fragmentation et de ségrégation.
La métropolisation amplifie un certain nombre d’enjeux d’aménagement liés à l’étalement urbain, aux mobilités croissantes et à l’augmentation de nuisances (pollution, engorgement). L’ensemble réinterroge aussi les modes de gouvernance urbaine.

Pour prolonger :
- Aurélien Delpirou et Dominique Rivière, Réseau urbain et métropolisation en Italie : héritages et dynamiques, 2013
- Antoine Fleury, Istanbul : de la mégapole à la métropole mondiale
- Charles-Edouard Houllier-Guibert, Ville internationale, image internationale, le cas de Montréal

 

 

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