éditorial mars 2017
15 mars 2017
Ah, le système…
On connaissait le système solaire, le système métrique, le système nerveux et même le système D… Mais depuis quelques mois, c’est l’antisystème qui tient la vedette ! Parmi tous les candidats et toutes les candidates qui vont se disputer les suffrages de l’électorat à la prochaine élection présidentielle, ils sont légion à se prétendre hors du système, sans trop bien définir d’ailleurs ce que peut être ce fameux système qu’ils dénoncent et combattent.
Le candidat de la droite classique, qui a été député, sénateur, ministre serait victime du système : qui lui a accroché des casseroles ? Le système ! Qui lui a taillé un costume ? Le système ? Non, c’est un ami, un ami cher qui lui offre des costumes… coûteux. La candidate bleu marine fustige le laxisme du système judiciaire mais invoque les « usages » pour se dérober aux investigations sur l’utilisation détournée des moyens alloués par le Parlement européen : elle est antisystème mais pas au point de refuser les petits arrangements ! Tel autre est passé de la banque au gouvernement et de la démission à la candidature : cela n’a rien de honteux. Mais, coqueluche des médias et brillant produit de la formation des élites, n’est-il pas lui aussi issu du système ? Et d’autres encore, qui ont accumulé les fonctions dans les cabinets et les responsabilités gouvernementales et n’ont guère eu d’expérience professionnelle en dehors des partis, cabinets et institutions, les voilà guerroyant contre les défauts et tares du système ! À la longue, moi, ça me tape sur le système !
Sont-ils aussi hostiles au système, ceux qui ont participé aux primaires, pour finalement soutenir des candidats qui n’en étaient pas sortis vainqueurs, ceux qui ont retiré leur soutien pour finalement se raviser, comme par exemple le président du Conseil départemental du Loiret et ancien maire d’Olivet, et ces écologistes soucieux de l’environnement… mais aussi du cadeau de quelques circonscriptions électorales ?
Est-ce à dire que nous serions, nous au Gamo, partisans du système ? Certes, nous brocardons les cumulards et nous chansonnons les combinards… mais sans entonner le slogan « tous pourris » car nous saluons aussi les élus qui, humblement, honnêtement et sérieusement assument leurs responsabilités et font leur travail. Notre démocratie représentative est sans doute à améliorer et notre actuelle constitution à réformer. Trop de majorités automatiques dans les conseils municipaux, départementaux et régionaux… Trop de pouvoir présidentiel… Trop peu de diversité parmi les élus : pas assez de femmes, de jeunes, de députés et conseillers issus des classes populaires…Trop peu de pouvoirs réels aux conseils de quartier et structures participatives… Trop de chômage, trop d’inégalités face à l’emploi, à la scolarité, à l’accès aux soins… C’est sur les solutions proposées pour y remédier que nous jugerons les candidats en lice, pas sur leurs postures et proclamations contre le système.
De futurs candidats à l’élection législative ont souhaité nous rencontrer. C’est normal. Mais le Gamo, conformément à ses statuts et à sa vocation ne donnera pas de consigne de vote sauf si la démocratie et les valeurs de la République étaient menacées.