Moi, Hubertine…

On ne m'a pas vue dans les gradins du public : je suis un fantôme...

Mais moi, de là-haut, je distingue fort bien nombre d’écrans d’iPad… les iPad fournis aux conseiller.es comme outils de travail.

De nombreux écrans (pas ceux des minoritaires qui sont tout près de moi et bien visibles) affichent, à mon grand étonnement, des couleurs et des graphismes fort éloignés des textes des délibérations projetées sur deux écrans destinés au public !

Plusieurs conseiller.es de la majorité pianotent plus ou moins intensément. Il y eut même une interruption sonore et bruyante « fin de la partie dans cinq minutes » ! Et le conseil de rire poliment, avec décontraction et gêne aussi… Le Maire aurait-il dû décréter une suspension de séance pour que tout le conseil puisse suivre « la fin de la partie » ?

A croire que participer à une séance du conseil municipal, c'est une formalité contraignante dont on s'acquitte en s'occupant comme on peut, en regrettant que les débats prennent tant de temps.

J'ai même ouï un élu s'écrier d'un ton fort peu pacifique que les discussions sur le logement social à Olivet, il en avait assez ! Pas concerné ? Pressé de rentrer ?

Moi, Hubertine AUCLERT, décédée en 1914, moi qui ai consacré beaucoup de temps et d’énergie pour que se développent démocratie et citoyenneté pour tout le monde, durant la deuxième moitié du XIXe siècle en France, moi, je me faisais une autre idée du rôle d'élu-e...

J'ai peut-être légué à mes descendant-e-s un peu de mon humeur spontanée, un peu de mon inventivité et de mon engagement.

Là, devant ces gamineries, soudain, j'ai comme un coup de cafard... et je m'éclipse !


 

 

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