Editorial novembre 2016
15 nov. 2016Si ça se trouve, c’est dû à la saison, à cette phase finale, froide et trempée de l’automne, à la diminution des heures de jour, à la période des toux, des kleenex, des sirops et pastilles à l’efficacité discutable.
Si ça se trouve… c’est ça qui m’irrite !
Parce que, sinon, toute l’actualité incite à l’euphorie, non ?
D’Amérique, de ces USA qui font tant rêver, qui préfigurent, dit-on, les modes et modernités qui seront les nôtres demain, nous vient l’illustration du pouvoir des primaires : chez les républicains l’élimination des candidatures les plus sérieuses au profit des plus loufoques, chez les démocrates le rejet des plus authentiquement politiques (Bernie Sanders) au profit des plus médiatiquement favorisées (Hillary Clinton). Et à la fin des fins de cet exercice démocratique de l’élection… la préférence accordée au candidat qui a joué de son ignorance, de son positionnement anti système et de ses outrances provocatrices pour récolter les suffrages et se faire élire !
Bah, Donald T n’est ni Satan ni Hitler et comme il mettra sûrement de l’eau (réalisme) dans sa piquette (populisme), les USA et le monde, qui ont naguère dû se coltiner Bush… feront avec Trump. comme ils pourront. Mais à quel prix ?
On voit des pans de la population américaine s’interroger sur ses structures électorales, pas si démocratiques que ça, sur les liens malsains entre le Parti Démocrate et Wall Street, sur la reconstruction d’un vrai courant réformateur et populaire, sur la nécessaire lutte contre les actes sexistes, homophobes et anti-immigrés… Dommage qu’il ait fallu le choc de l’élection de Trump pour que se manifeste ce sursaut humaniste et démocratique.
S’il faut « résister », c’est bien de le faire, c’est encore mieux de l’avoir fait à temps ! La leçon vaut bien sûr pour tous et en particulier pour la France, à quelques mois de l’élection présidentielle !
Mais revenons à une affaire qui passionne le microcosme local : où en est l’éventuelle future métropole orléanaise?
Au Sénat, une majorité composite (droite, radicaux, PC…) fait obstacle au projet qui plaît tant dans l’agglomération orléanaise à une majorité tout aussi composite (droite, PS...). Et ces sénateurs « métropolosceptiques » se font taxer de malthusiens par le sénateur Sueur ! C’est son droit… comme c’est le nôtre de trouver fondée la dénonciation du paradoxe que constituerait, à l’échelle du pays, une multiplication des métropoles. Hors des métropoles, point de salut ? Si c’est vrai… alors allons-y pour une métropolisation des agglomérations d’Orléans et de Dijon, mais aussi d’Angers, de Tours, de Reims, de Toulon… et pourquoi pas d’Aurillac, tant qu’on y est ! Voilà qui ferait au moins le bonheur des conseillers communautaires devenant conseillers métropolitains avec le sentiment de leur respectabilité accrue et de leur importance croissante, allant de pair avec la revalorisation conséquente de leurs indemnités… Et tant pis pour les emplois territoriaux, les services de proximité à la population et les compétences communales : tout cela sera revu à la baisse !
A ce sujet on lira avec intérêt, même et surtout si ses thèses prennent le lecteur à rebrousse-poil, l’ouvrage de Christophe Guilluy, Le crépuscule de la France d’en haut, dont la Gazette des communes a récemment rendu compte. Lire l'article
On peut quand même trouver, ça et là, quelques éléments qui remettent du baume au cœur. Sans rien oublier mais sans verser dans la haine, la population a réaffirmé, en cet anniversaire des attentats à Paris qui ont endeuillé la France entière, son attachement aux valeurs de la République et en particulier aux libertés.
Un mouvement original, « Les jours heureux », soutenu par le collectif Roosevelt, Edgar Morin, Coline Serreau, Claude Alphandéry et bien d’autres, propose une démarche participative pour construire un programme à présenter aux futurs candidats aux élections de 2017. Ce projet garde en référence celui du CNR (Conseil national de la Résistance) et se réfère aux expériences originales de Saillans (Drôme) et Kingersheim (Alsace). Le mieux est d’aller voir sur le site http://les-jours-heureux.fr/
Et concrètement, par chez nous, La Vélorution orléanaise, la « Cyclique » d’Olivet Ville en transition, et le Festival d’Alternatives Alimentaires (à Orléans dès le 16 novembre, à Ingré le week end du 19/20 novembre) sont autant d’exemples que même en automne, même après l’élection de Donald T, et sans se polariser sur la métropolisation, on peut agir, se sentir moins seul et combattre la sinistrose !