L'association ICEO a organisé le lundi 26 septembre une conférence-débat sur le devenir du service d'eau potable de la ville d'Olivet dans la perspective des probables évolutions des structures de l'intercommunalité (passage de la communauté d'agglomération en Communauté urbaine, voire en métropole.

Les salles du premier étage à Yvremont étaient moyennement remplies. Cela dit, 55 personnes réunies sur ces questions un peu techniques ou arides alors même que se tenaient à Olivet d'autres réunions importantes, ça n'est pas si mal ! Quelques élus municipaux étaient présents : Danièle Bouchoule, Dominique Ragon et Horace Soncy, bref trois élus minoritaires. L'adjointe en charge de l'Eau s'était excusée de devoir décliner l'invitation : il faut dire que le même jour se réunissait la municipalité (le maire et ses adjoints) Le maire d'Olivet et les conseillers majoritaires s'étaient donc tout bonnement abstenus de venir. La réunion s'est déroulée en trois temps, à partir de trois exposés coupés d'échanges entre les orateurs et la salle.

D'emblée Marc Laimé a exposé le « big bang » à l'horizon 2020, avec le transfert obligatoire des compétences eau et assainissement aux EPCI à fiscalité propre, transferts déjà cadrés par les lois « Maptam » et NOTRe. Par fusion et regroupement, le nombre total de services communaux et intercommunaux et de syndicats s'établira aux alentours de 3000 après 2020, alors qu'avant ces lois on comptait environ 25000 services d'eau communaux ou intercommunaux, 2300 syndicats d'eau, 1100 syndicats d'assainissement. C'est dire si les enjeux sont devenus décisifs pour les prestataires de services !

Selon Marc Laimé, la loi Sapin, si elle a permis de réglementer l'urbanisme commercial, les activités immobilières et de clarifier les comptes des partis politiques, elle a aussi favorisé, dans les faits, la promotion des DSP au détriment d'une analyse comparative complète de objective des modes de gestion. Il faut dire que dans le même temps l'ingenierie publique a progressivement disparu et que prospèrent, a contrario des organismes de « conseil »privés sans encadrement réglementaire des audits ni cahiers des charges normalisés : d'où diverses dérives et rentes de situation. On peut retrouver cette approche sur http://blog.mondediplo.net/2012-12-11-Gestion-de-l-eau...

Il conseille en conséquence une extrême vigilance et incite les collectivités territoriales (communes et intercos) à se doter en interne de véritables « services de l'eau » en mesure de maintenir, de retrouver ou d'acquérir les compétences qui permettent aux collectivités de ne pas se laisser mener par le bout du nez par les grosses sociétés du secteur, avec la complicité active de certains AMO.

C'est bien ce que souhaite également Eric Vidal responsable d'une structure originale, Eau Secours Orléanais 45, qui regroupe des collectivités, des associations et des militants de la cause de l'eau « bien commun de l'humanité. Eau Secours a développé à la fois un activisme militant parfois audacieux (ils sont capables de se « jeter à l'eau »...) et une expertise qui a fini par être reconnue  (par exemple en ce qui concerne l'assainissement à l'échelle de l'agglomération ).

André Bouchoule, président d'ICEO, est également investi dans cette action à plus large échelle qui mène à multiplier les contacts avec les élus et services en charge de ces questions et faire progresser l'idée d'une adhésion à une « Charte de l'eau ». A Olivet, les usagers ont leur place dans un Comité des Usagers (où Iceo est représenté) mais pas dans la gouvernance du service de l'eau (ce qui est le cas à Fleury les Aubrais et à Saint-Jean de Braye).

La discussion lors de cette conférence-débat présidée par J-C Haglund a porté sur de multiples points (branchements en plomb, télérelève, menaces sur les services publics dans le cadre des négociations Ceta et Tafta, ouverture vers la jeunesse, sécurisation des captages etc.... On a pu entendre aussi Horace Soncy déclarer qu'il approuvait le passage en communauté urbaine parce que c'était le choix de « son » groupe... au conseil d'AgglO, alors qu'on ne l'a jamais entendu rendre compte de son mandat ou prendre l'avis de ses colistiers olivetains sur ces questions-là. Cela a entraîné... des mouvements divers.

Mais la soirée a surtout montré que la capacité de travail et d'initiative d'ICEO n'était pas entamée et que cette association répond aux questions et à la curiosité des usagers. D'autres conférences-débats sont prévues : Olivet Mag répercutera les informations en temps utile

Pour en savoir plus => ICEO

Retour à l'accueil