Humeurs d'Octobre...
31 oct. 2016Humeurs d’octobre... ou comment tenter d’échapper à la sinistrose
Réflexion sur l’engagement politique et citoyen au sein de sa commune !
Je ne suis pas la seule à me demander chaque semaine et tout au long de l’année comment m’inscrire et répondre aux multiples sollicitations citoyennes associatives, municipales ou politiques qui existent dans toutes les communes : réunions de quartier, forums, débats citoyens, films, cyclo-promenades,balades écologiques et vertes, foulées roses, pique-nique raisonnés et repas partagés, etc….
Soit on participe à presque tout et le burn-out n’est pas loin….soit on choisit une présence en pointillé, de temps en temps.L'impression d’éparpillement et d’engagement dilettante surgit alors inévitablement .
Par ailleurs le sentiment qu’il faudrait s’unir, être nombreux à lutter contre les courants conservateurs et intégristes qui menacent la démocratie et le vivre ensemble, vient rencontrer le sentiment d’éparpillement cité et donc de dispersion des forces !
Un vocabulaire qui fait consensus,d'ailleurs utilisé par nous tous, ne permet pas de faire un choix ou de trier le bon grain de l’ivraie…. Quelle est l’Association, le mouvement ou le groupe de réflexion ou d’action qui ne se réclame ou ne surfe sur les valeurs écologiques, citoyennes, solidaires, responsables, durables et j’en oublie !
En gros ou courge et dans quel état j’erre ?
Le désenchantement du politique, la perte de confiance dans la démocratie représentative donne au citoyen lambda le sentiment de n’être ni représenté ni consulté pour la vie de sa cité et au citoyen engagé-conscient, critique et informé de se disperser dans des actions éparpillées fussent-elles citoyennes, écolos, participatives… etc ! Un bataillon de retraités disponibles constitue la majorité de la réserve des participants à ces actions, réserve qui s’épuise à tous les sens du terme.
A l’heure où les instances décisionnaires s’éloignent des habitants d’une commune (Agglo, Métropole), ou la complexité technique des dossiers concernant la gestion de nos villes est croissante, le sentiment d’éparpillement des forces oblige à se demander si nous ne sommes pas également prisonniers d’un modèle militant consumériste peu opérant pour questionner le système, voir le déstabiliser pour en changer !
J’en était à ce point de questionnement/dépressif lorsque je lis un interview de Geneviève AZAM ( Economiste altermondialiste) dans le Politis du 29 septembre intitulé : Reprenons le pouvoir sur nos vies. Peu aprés je suis informée sur la Marche des Jours Heureux : collectif s’inspirant des valeurs du CNR, qui va questionner sur la base d’une charte, les différents candidats à l’élection de 2017 !
G. AZAM conforte les initiatives citoyennes locales vivantes et fragiles qui redonnent la parole et le pouvoir à nos vies soumises aux grands dictats mondiaux. L’émergence d’une foule de petites actions fragiles et désordonnées est pour elle la garantie de s’opposer aux dogmes et à la toute puissance économique qui broie le « vivant ».
Le succés du Film Merci Patron, et celui de Demain est pour elle le signe que la reprise en mains de nos vies, par le fourmillement et l’éparpillement des actions, des luttes et des alternatives citoyennes, produit un terreau sur lequel va se développer une nouvelle façon de pratiquer la politique !
La marche des gens heureux est un signe d’optimisme qui donne des raisons d’espérer et le courage de continuer à s’investir, à écrire, à participer, à penser et à ne plus subir !
Si vous traversez un jour ou l’autre les mêmes doutes, voici les références de mes remèdes à la mélancolie :
- Osons rester humain. Les impasses de la toute puissance. Ed LLL 2015 G AZAM
- Simone Weil ou l’expérience de la nécessité Le passager clandestin G AZAM et F VALON
- Et le lien : http://les-jours-heureux.fr/