Yvre-monts et merveilles !

« La deuxième vie d’Yvremont ».

Tel est le grand titre qui barre la couverture du magazine municipal de janvier 2016. Un dossier de quatre pages expose quelques aspects de la question.

Rien d’étonnant qu’on en parle déjà… et qu’on en reparle encore souvent : c'est un projet qui répond à des choix majeurs en matière de politique communale choix financiers, urbanistiques, culturels...C’est aussi un projet qui a un coût non négligeable, 6 millions d’€, ce qui est beaucoup s’il s’agit de relooker un bâtiment qui a en effet vieilli… mais ce qui ne sera pas suffisant pour doter la commune d’un équipement à la mesure des besoins et des ambitions.

Rénover Yvremont… c’est une vieille histoire : à part l’installation d’un ascenseur (longtemps réclamé par les élus du Gamo d’alors) et quelques travaux d’isolation et d’aménagement de la salle Poulenc au sous-sol, ou de régie à l’étage, le bâtiment du CCY n’avait pas bénéficié de travaux importants. Ce CCY a certes rendu bien des services et accueilli du monde en des occasions fort diverses : fêtes, banquets, soirées dansantes, expositions-ventes, soirées électorales, réunions associatives... Mais ces remerciements pour services rendus ne dispensent pas de pointer les multiples défauts du bâtiment : accès principal usé et mal commode pour les PMR, descente par une tranchée peu engageante à un conservatoire en sous-sol comportant des salles aveugles, revêtements muraux « datés », isolation thermique et phonique insuffisante, inadaptation technique aux exigences du spectacle vivant… Il fallait donc en effet faire quelque chose.

Mais la majorité a fait un choix contestable. Il était possible de tout faire, dans une optique de commune et d’agglomération, pour créer un équipement neuf et spécifique, totalement pensé pour reloger le conservatoire, pour ouvrir plus au centre, par exemple entre Parc du Poutyl et future ZAC du Clos du Bourg, un centre culturel doté de salles de spectacle et de travail, avec plateaux de bonne dimension, installations techniques et locaux de service pensés dans le projet de construction… Oh, possible ne veut pas dire facile: un projet de cette envergure exigeait une réflexion préalable, le concours d'institutions et de structures supra-communales. Cela revenait à afficher des ambitions dans la réponse aux besoins, à programmer les étapes, à s'en donner les moyens.

Accès au conservatoire !
Accès au conservatoire !

Là, on va persister dans la « polyvalence », négligeant que ce qui est bon à tout n’est parfois propre à rien. On va renforcer la structure pour supporter le poids d’un module de gradins rétractables… alors qu’on sait que ce type d’installation induit de la manutention, ne garantit pas le confort, et, surtout forme, en position repliée un bloc qui mange de l’espace au sol… Si le plateau de scène est agrandi pour répondre aux besoins… combien de places offrira vraiment le dispositif de gradins : 300 ? C'est bien rikiki : car impossible d’augmenter cette jauge par l’apport de sièges supplémentaires sans avoir à se plier à des impératifs de circulation et de sécurité. Il suffit d’avoir assisté à certains concerts de fin d’année des écoles ou du conservatoire pour mesurer le prévisible déficit en places. Et pour le moment, rien n’indique qu’il y ait par ailleurs un projet de doter le conservatoire de locaux véritablement adaptés, de le sortir de ce confinement dans un sous-sol abusivement qualifié de « rez de jardin » dans Oh Olivet.

Questionnés à ce propos, les élus tergiversent, éludent... ne disent pas qu'ils ne le feront pas, mais ne disent pas qu'ils le feront, et ne disent ni quand, ni où, ni comment... Certes, on ne peut pas tout faire, mais y avait-il urgence à remodeler dès cette mandature la portion de la rue du général de Gaulle entre Poutyl et église ? Si au moins, on avait eu le sentiment que la municipalité mettait en place un véritable groupe de travail associant élus, services, usagers, personnes qualifiées… La diversité des options aurait pu être étudiée en ateliers, la population aurait pu être associée, consultée… Bref, on pouvait imaginer là un vrai travail de démocratie participative. On pouvait, on aurait pu… Mais les choix majeurs ont été faits en interne. Quant au groupe Yvremont du Forum des habitants, après avoir reçu la bonne parole en octobre... il va sommeiller jusqu’ à la présentation de l’esquisse en juin. Si c'est ça la "culture du participatif", c'est une culture qui ne mènera pas à de belles moissons !

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