Typha, invasif mais utile !...
15 janv. 2016Transformer une nuisance en une ressource énergétique renouvelable.
En Mauritanie, depuis la mise en service du barrage anti-sel de Diama (1986), à 27 km de l’embouchure du fleuve Sénégal, une plante invasive, le typha a trouvé un site naturel en eau douce propice à sa prolifération.
Ce tapis vert progresse d’année en année, et s’étend maintenant sur 130 km en amont de l’embouchure. Le typha est partout : il bouleverse non seulement tout l’écosystème du delta, changeant la qualité de l’eau, absorbant oxygène et lumière, et empêchant ainsi la pousse d’autres plantes, mais il perturbe aussi toute l’activité économique de la région, réduisant les zones de production agricoles et piscicoles, obstruant les couloirs de navigation, restreignant l’eau pour abreuver les animaux. De plus la stagnation de l’eau vive est propice au développement des moustiques et des parasites.
On a beau le couper, l’arracher, le brûler… Il n’existe aucune méthode pour s’en débarrasser. Aussi une méthode artisanale a été, dans un premier temps, mise en place pour convertir cette biomasse en bio-charbon, alternative au charbon de bois. De plus la combustion de ce charbon de Typha émet du gaz carbonique qui est re-capté par le Typha grâce à sa repousse rapide.
Cette solution d’énergie renouvelable produite localement crée des activités lucratives pour les populations locales tout en générant moins de dioxyde de carbone..et en empêchant la déforestation.
Pourrions-nous trouver pour nos invasives locales une solution aussi intéressante ?