Editorial juin 2015
15 juin 2015La nuance, rien que la nuance…
Convergence…
Au conseil municipal de mai, une délibération marquait la solidarité des Olivetains envers les Népalais après le séisme. C’était justement un point du dernier éditorial et l’objet d’une question écrite posée par Danièle Bouchoule. De manière convergente (mais non calculée !) l’équipe municipale et le Gamo ont fait écho à l’émotion des Olivetains.
Avec des nuances !
A notre suggestion de contribuer davantage à l’accueil des migrants, le maire répond que la commune en fait déjà assez, par exemple en prenant en charge des frais de cantine… Encore heureux : qui tolérerait qu’ici, chez nous, un enfant n’accède pas à la nourriture, à un vrai repas sain et équilibré par jour… parce que ses parents sont sans ressources.
Quand la Croix Rouge, la Cimade, Olivet Solidarité, Le Secours Catholique et le Secours Populaire voient des « mineurs isolés » ou même des familles à la rue (voir article "avoir 18 ans à Olivet")...Alors, que faire? On espère le découragement, l’oubli, l’effacement du problème (par quel miracle ?) ou bien on renforce les dispositifs et on combat ainsi les risques liés au désœuvrement, au sentiment d’abandon, à l’attrait des combines et des tentations?
Convergence ?
Le collège est malade, le niveau baisse, il faut y remédier ! Franchement, ici, à Olivet, à l’Orbellière, à la Providence ou à Charles Rivière, la réalité est-elle si sombre ? Quand les acquis fondamentaux du primaire sont maîtrisés, quand les enseignants enseignent et intéressent (c’est compatible), quand les parents encouragent les efforts et valorisent les études, le collège se porte bien. Quant à donner les moyens de permettre à tous de progresser, d’épanouir leurs dispositions et d’accéder aux formations permettant la meilleure insertion possible dans la réalité de demain pour leur plus grand bénéfice et pour celui du pays… qui serait contre ?
Nuances ? Plutôt dissonance !
Les uns découvrent que des adolescents, parfois, s’ennuient et renâclent… Ils proposent donc de diminuer encore les temps d’acquisition des savoirs disciplinaires, de privilégier les centres d’intérêts supposés les plus proches, d’alléger les programmes et d’opérer des tris ou des priorités au gré des établissements ou des enseignants. Et haro sur les classes « bilangues » et les langues anciennes (grec et latin), réduites au rang détestable d’instruments de ségrégation scolaire et donc sociale….
Les autres crient au nivellement par le bas, à l’abandon d’une double ambition (démocratie et qualité) et voient là le prélude à une scolarisation à deux vitesses : un collège aux ambitions restreintes pour le plus grand nombre… et un recours au privé, aux structures alternatives, au préceptorat etc… pour les familles qui cumulent l’exigence éducative, les réseaux et les moyens. Ils se font taxer de passéistes, d’élitistes, ce sont de pseudo-intellectuels scrongneugneu…
Dommage d’aborder les affaires scolaires par les polémiques et les procès d’intention, sans se méfier des mirages qui plaisent parce qu’ils sont dans l’air du temps, sans prendre le temps des expérimentations locales et des bilans comme ce fut le cas sous le ministère de Jean Zay, qu’on a bien célébré ces temps-ci, et qui échappera, on l’espère, aux récupérations partisanes.
Jean Zay, pour le moment, encore absent de l’agenda des expositions à Olivet : on finit par se demander pourquoi…