Anniversaire
15 mai 20151945, un premier vote
Il y a 70 ans, les femmes françaises ont voté pour la première fois. Ce fut un grand pas pour la citoyenneté et la démocratie en France.
Ce fut d’abord à l’occasion des élections municipales, le 29 avril 1945. Quelques mois plus tard le 21 octobre 1945, elles ont participé au scrutin national pour élire l’assemblée nationale.
Alors que de nombreux pays de l’Europe et du monde ont accordé le droit de vote aux femmes au lendemain de la première guerre mondiale, les françaises ont enfin( !) obtenu dans la foulée de la résistance, par l’ordonnance du gouvernement provisoire d’Alger et du Général de Gaulle le 21 avril 1944, deux droits nouveaux : droit de vote et droit d’être élues.
Depuis Poulain de La Barre ( 17eme siècle), Condorcet et Olympe de Gouges (au 18eme siécle), Victor Hugo, Jaurès,…. il fallut beaucoup de combats pour pouvoir dire « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes », dans l’ordonnance du 21 avril 1944. Deux ans et demi plus tard, le préambule de la constitution du 27 octobre 1946 inscrit ce principe dans les principes fondamentaux de notre République : « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ». Enfin, le suffrage est devenu universel.
Notre histoire française est une longue exclusion des femmes de la vie citoyenne.
Au Moyen-Age, la « loi salique » est utilisée pour exclure une femme et sa famille du trône. La Constituante issue de 1789 a refusé le droit de vote aux femmes et l’accorde aux seuls propriétaires masculins. Le Code Napoléon de 1804 officialise l’infériorité des femmes, mineures à vie sous la domination masculine. La Deuxième République instaure le suffrage masculin en 1848, pour tous les hommes français avec une condition d’âge. Il n’a rien d’universel puisque ces conditions particulières de nationalité et d’âge ne sont pas valables pour tous les individus ! Les femmes (la moitié de la population ! ) en sont exclues.
Durant le 19eme siècle, les suffragistes, dont Maria Deraismes, Hubertine Auclert, Marguerite Durand, Flora Tristan, Jeanne Deroin inventent de nouvelles formes de lutte.
Malgré leur investissement dans la vie économique et sociétale durant la première guerre mondiale, les femmes restent exclues du droit de vote entre les deux guerres ; le Sénat repousse plusieurs fois des propositions de loi de la Chambre des Députés.
Quelques phrases de Sénateurs contre le vote des femmes :
« Nous sommes disposés à accorder aux femmes tout ce que leur sexe a le droit de demander en dehors de la politique ».
« Plus que pour manier un bulletin de vote, les mains des femmes sont faites pour être baisées ».
Elles n’ont pas le droit de vote, mais leur compétence est reconnue. Le gouvernement du Front Populaire en 1936 compte trois femmes : Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie.
En 1945, il y a 70 ans, les premières femmes entrent dans les conseils municipaux et à la chambre des députés.
L’assemblée nationale élue en octobre 1945 compte 6% de femmes, 33 sur 586. Cinquante ans plus tard, ce pourcentage n’a pas évolué. D’où la nécessité évidente de lois contraignantes sur la parité .
Depuis 1999 et la modification de notre Constitution, la révolution culturelle de la parité est en marche en France, soutenue par des hommes et des femmes humanistes et de progrès.
Le GAMO s’est inscrit dès son origine dans cette démarche progressiste et démocratique. En 1995, avant la première loi contraignante, il était précurseur avec une liste paritaire aux élections municipales.