Vous avez dit, Mitualiser ?

Point de vue sur la Communauté Urbaine en marche et les dégâts collatéraux qu'elle produit déjà à Olivet...

Le débat sur le projet de schéma de mutualisation ouvrait l'ordre du jour du Conseil de Communauté de l'AgglO du 2 avril 2015.

Le président Charles-Eric Lemaignen parti le nez dans le guidon, après quelques minutes, opère un rétropédalage et reprend ses liminaires pour parler de l'élection le matin même, du président et des vice-présidents du tout nouveau et premier Conseil Départemental ; Hugues SAURY, à la tribune, est applaudi après avoir failli être (déjà) oublié... Force est de constater encore qu' « à vaincre sans péril... » ou, cela veut simplement dire que Charles-Eric Lemaignen ne voit l'avenir qu'à travers l'AgglO et la Région… et pense comme beaucoup, pas seulement les abstentionnistes, que sans doute la Commune mais notamment le Département, c'était avant !…

Bref ! La présentation du projet de schéma de mutualisation par Charles-Eric Lemaignen aidé d'un diaporama, permet d'en voir les contours et révèle l'important travail réalisé d'une part par le «Comité de Pilotage et d’Évaluation » (désigné en janvier 2015 et composé de 8 élus et de 8 DGS), et d'autre part le travail des 6 groupes projets et du groupe « Vivre Ensemble ».

Donc, le président :

  1. Rappelle les objectifs :
    • Construire un projet de territoire cohérent
    • Partager l'expertise et l'ingénierie pour des services de qualité
    • Réaliser des économies tout en maintenant les services publics
  2. Précise les axes d'action :
    • Coopération renforcée entre les communes dans tous leurs champs de compétence
    • Rapprochement (fusion – mutualisation) dans les fonctions supports (Finances – RH – informatique…)
    • Transfert vers l'AgglO de certaines compétences pour le passage en Communauté Urbaine.
  3. Plante le cadre :
    • jusqu'en Juillet pour « y aller, ou pas ! C'est un engagement moral »
    • Sinon « rendez-vous en 2017… »

Suit le débat ou plutôt les interventions. Du public ça fait bizarre d'entendre les intervenants se référer sans cesse à ce qu'ils ont déjà dit dans de précédentes réunions, si bien qu'on a plus l'impression d'être au théâtre (balcon qui plus est !) que d'assister à un véritable débat ; on est plus dans le déclamatoire que le contradictoire… Soit ; suivent donc les interventions, dont principalement celles de :

- Maryvonne HAUTIN (maire de Saran) qui reproche au président de cacher ses intentions et de manquer de courage jusqu'à lâcher un « avez-vous donc si peur du peuple ? » mais, qui ne propose rien si ce n'est tenter de mettre en garde ses collègues maires de « faire allégeance et donner les clés de leur mairie ! » Apparemment c'est une spécialiste du droit féodal !

- Jean-Vincent VALLIÈS (maire de Chécy) intervient alors... son seul souci c'est le timing : c'était parti trop vite (il l'avait dit, au début !) - quelques mois de plus ont permis de mieux travailler (il l'avait prévu !) - « avançons sérieusement … que les choses puissent se faire pas à pas ». C'est ce que l'on a compris avec son intervention longuement longue voire redondante.

- Christophe CHAILLOU (maire de St Jean de la Ruelle) voit dans la mutualisation « quelque chose qui pourrait nous faire gagner en efficacité » (quand même !) mais rappelle aussi que des mutualisations existent entre communes sans dépendre de l'AgglO ; son souci à lui, c'est plutôt l'horlogerie : « je ne me vois pas engager ma commune sans schéma précis… » et, il insiste sur la précision notamment du coût des mutualisations, sachant pertinemment qu'il n'y a pas de réponse prévisible possible avec précision, ayant lui-même réalisé quelques mutualisations avec des communes voisines...

- Hugues Saury, (maire d'Olivet) en tant que Président Départemental fraîchement élu, se place en rassembleur ; il convient qu'il y a bien eu quelques ratés au départ mais l'énorme travail accompli depuis le rend confiant sur la suite… (bof !)

La suite... à Olivet, c'est au grand galop que l'on saute les obstacles éventuels dans les mutualisations ; à commencer par celles concernant les directions du Conservatoire et de la Bibliothèque !…

Si... le Conservatoire c'est à gauche... au fond !
Si... le Conservatoire c'est à gauche... au fond !

Pour le conservatoire, où il est prévu un poste partagé (50/50) avec Orléans, l'objectif ne semble pas être le développement de la qualité du service (c'est-à-dire l'enseignement artistique qui devrait d'ailleurs être coordonné au niveau départemental depuis Août 2004 !) mais le renforcement de la pyramide administrative et des prérogatives du Service Culture (malheureusement très peu compétent dans le domaine des enseignements artistiques).

Et pourtant : "En fin d’année civile, la directrice du conservatoire d’Orléans rédige un rapport annuel sur la manière de servir de l’agent et le transmet à la directrice de la culture d’Olivet qui établira l’entretien professionnel d’évaluation..." rien que cette phrase extraite du profil de poste dans la convention entre Orléans et Olivet, pourrait compromettre le renouvellement de l'agrément du Ministère, sans parler que le conservatoire d'Olivet sera le 1er en France (formule chère à notre maire !) parmi les quelques 250 Conservatoires à Rayonnement Communal et Intercommunal (CRC et CRI) à avoir un "Mirecteur", comme l'appellent déjà les profs... directeur à mi-temps, si vous préférez !...

Les autres Maires de l'Agglo vont sans doute être tentés de suivre le modèle olivetain en recrutant des Mirecteurs pour leur conservatoire... le CRC de Fleury, celui de St Jean-de la Ruelle sans citer les quelques autres écoles de l'Agglo (St Jean-le-Blanc, St Jean-de-Braye, Saran, Ormes, Ingré, Chécy...) qui sans être agréées par le ministère ont des directeurs/directrices à temps plein pour manager leurs établissements d'enseignement artistique !...

Aussi… Je conseillerais à nos chers maires qui passeraient à l'acte, d'aller au bout des choses. Vu le nombre de compétences à transférer vers l'AgglO, il serait logique que ceux qui cumulent les fonctions de maire et de vice-président d'AgglO ne soient indemnisés qu'à 50 % de chaque côté ce qui ferait pour chacun une indemnité totale d'au moins 3000€ + les frais + la logistique à disposition... Correct, non ?

D'une part, ça ne serait que justice pour les contribuables qui payent pour les mêmes services, transférés ou pas ! et d'autre part on aurait ainsi des Mice-présidents d'AgglO (joli, non ?)

Quel exemple donneraient alors nos élus en montrant à tous leurs électeurs que, paradoxalement, ils ne font pas les choses à moitié quand il s'agit de MUTUALISER !...

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