Sans papiers... ?
24 juil. 2017La rédaction d'Olivet Mag continue de suivre et de soutenir, en relayant l'information , les actions en faveur des jeunes mineurs étrangers isolés. Elle vous prie de bien vouloir lire et diffuser les communiqués suivants en vous rappelant que bon nombre de ces mineurs apprennent le français à Olivet Solidarité ou leur accueil continue tout l'été !
Suite aux réunions, du 29 juin et 05 juillet en préfecture au cours desquelles nous apportions des informations en faveur de la régularisation des jeunes majeurs, nous avons ressenti la nécessité de faire paraître un communiqué que nous avons envoyé au préfet ce mardi 18 juillet 2017 et que vous trouverez ci-dessous et en pièce jointe.
La seule chose à laquelle s'est engagée la préfecture est de nous donner des réponses avant la rentrée scolaire.
Mais il faut que ces réponses soient positives !!! Alors soyez prêt-e-s à vous mobiliser à nouveau si nécessaire pour que soient respectées les valeurs humaines auxquelles nous tenons.
Faites le plein d'énergie pendant ces vacances et à bientôt.
Pour RESF45 et COJIE
Communiqué
Sans papiers un jour, sans papiers toujours ?
Monsieur le Préfet, ne condamnez pas les jeunes isolés étrangers !
Monsieur le Préfet, ne condamnez pas les jeunes isolés étrangers à une vie de misère et d'angoisse.
Le secrétaire général, son adjointe et des représentants du service immigration de la préfecture nous ont reçus en délégation les 29 juin et 05 juillet 2017 au sujet de la situation administrative d’une cinquantaine de jeunes, leur régularisation. Car 29 de ces jeunes ont un titre de séjour inadapté et 26 ont un refus de séjour.
Mais ce qui nous a été dit était plutôt blessant pour qui connaît ces jeunes, leur parcours : « Ils n'ont qu'à repartir dans leur pays d'origine et revenir légalement avec un visa long séjour ».
Eux qui ont tout abandonné pour partir, ont affronté tant de violences et sévices pour venir jusqu'ici, puis qui ont fourni tant d'efforts pour s'y adapter. Comment imaginer qu'ils vont repartir ? Ils sont les mieux placés pour savoir que les frontières sont fermées, les visas refusés, les voies de passage de plus en plus dangereuses.
Ils ont beau avoir passé 15 à 16 ans dans leurs pays d'origine. Ils sont ici depuis plusieurs années. C'est ici qu'ils se sont reconstruits, qu'ils ont reçu une formation et qu'ils envisagent de poursuivre leur vie.
Leur avenir est ici. Ils n'ont pas d'autres choix.
Ils sont arrivés mineurs, isolés. Pour cette raison, ils ont été placés sous la protection de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE). Ce qui leur ouvre, selon la loi, des conditions spécifiques de régularisation à leur majorité.
Mais par une application draconienne de ces critères, vous refusez le séjour à beaucoup d'entre eux. Ils deviennent des « Sans Papiers ». Puis, quand ils font une nouvelle demande, vous considérez qu'ils n'entrent plus dans le cadre des dispositions particulières aux ex mineurs isolés car ils ont dépassé leurs 19 ans. Et vous leur refusez à nouveau le séjour, encore et encore...
Pourtant, faut-il le rappeler, jusqu'en 2014, le dispositif d'accueil des jeunes par l'ASE était prolongé jusqu'à leurs 21 ans. Dans ce cadre, les demandes de séjour des jeunes étaient étudiées au regard des dispositions des ex-mineurs isolés, au moins jusqu'à leurs 21 ans.
Que le Conseil Départemental ait décidé, pour des raisons purement financières d'abandonner ces jeunes dès leur majorité n'est déjà pas très glorieux.
Mais que vous embrayez le pas en faisant de ces jeunes des éternels sans papiers est particulièrement injuste.
Nous vous demandons de leur permettre de sortir de la spirale infernale des refus de séjour à répétition.
Nous vous demandons d'utiliser votre pouvoir discrétionnaire pour régulariser ceux qui ont déjà eu un refus, dès lors qu'ils ont apporté les preuves de leur sérieux et de leur bonne intégration. Nous vous demandons la même chose pour ceux qui ne sont pas scolarisés, du fait d'un handicap reconnu.
Nous vous demandons de donner, à ceux qui font leur première demande, des cartes « salarié » plutôt que « travailleur temporaire » car vous avez la possibilité de choisir entre les deux et que le titre « salarié » permet vraiment à un jeune de travailler et d'être aidé par la Mission Locale, dès qu'il termine sa scolarité, ce qui n'est pas le cas de l'autre type de carte. Nous vous demandons de ne pas « rétrograder » un jeune qui avait déjà un titre « salarié » en ne lui donnant plus qu'un titre « travailleur temporaire » ou rien.
Nous vous demandons de ne plus opposer systématiquement les liens des jeunes avec leur pays d'origine, car ces liens sont la plupart du temps inexistants ou bien complètement dégradés.
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